11 décembre 1997 |
Les Québécois font moins d'embonpoint que les Canadiens sans pour autant mener une meilleure vie. Matière à réflexion autour de la table du réveillon!
Un sondage national réalisé par la firme Pollara pour le compte de Hoffmann-La Roche révèle que les Québécois sont moins susceptibles de souffrir d'embonpoint que leurs compatriotes canadiens. Les Québécois parviennent à ce résultat sans pour autant s'astreindre à un régime alimentaire plus strict ou à la pratique plus régulière d'activités physiques. Le sondage, mené auprès de 1 300 Canadiens, dont 263 Québécois, visait à déterminer les attitudes et les comportements face au poids et à la santé. Dans l'ensemble, 51 % des Canadiens et 44 % des Québécois font de l'embonpoint ou souffrent d'obésité.
La prévalence de personnes obèses a été calculée à partir de l'indice de masse corporelle, un indicateur fréquemment utilisé par les professionnels de la santé. Selon le sondage, 77 % des Québécois se disent satisfaits de leur poids, ce qui explique peut-être pourquoi ils se préoccupent moins de leur poids que les autres Canadiens. Autre résultat étonnant et quelque peu contradictoire, 44 % des Québécois disent qu'ils font un gros effort pour perdre du poids.
"Selon ce sondage, c'est au Québec que l'on retrouve les taux les plus bas d'embonpoint et d'obésité, mais il existe tout de même un fort pourcentage de la population qui a un problème de poids", constate Claude Bouchard du Laboratoire de sciences de l'activité physique. Le fait le plus alarmant est qu'il y a d'autres comportements, comme le tabagisme, dont on ne parle pas dans ce sondage, qui peuvent retarder l'apparition de l'obésité mais qui provoquent par contre d'autres maladies, notamment le cancer, les maladies cardiaques et les maladies respiratoires."
Un problème de poids
Le sondage révèle également que les Québécois
sont moins enclins que les autres Canadiens à croire que le poids
affecte la santé. En effet, 62% d'entre eux croient que le poids
a peu ou pas d'effet sur la santé, contre 52 % des autres Canadiens.
De plus, 48% des Québécois ne croient pas que les graisses
alimentaires contribuent au gain de poids.
Pourtant, sur les 44 % de Québécois qui font de l'embonpoint ou de l'obésité, 12% font de l'hypertension, 11% ont taux de cholestérol élevé et 3% font un diabète de type 2. Presque la moitié de tous les Québécois ne se rendent pas compte que leur poids est l'une des raisons pour lesquelles ils ont ces maladies, même si leur état les rend deux fois plus susceptibles que les personnes en santé d'en souffrir. Une perte de poids de 5 à 10 % suffirait pourtant à entraîner des améliorations significatives sur la santé.
"L'Organisation mondiale de la santé note que l'incidence d'obésité double à tous les cinq ans, signale Claude Bouchard. Ainsi, non seulement le nombre de gens obèses au Québec et dans le reste du Canada augmente, mais l'incidence des problèmes connexes augmente également. Il est évident que nous avons un sérieux problème de santé sur les bras et que nous devrions prendre des mesures maintenant afin d'éviter qu'il ne s'aggrave."