11 décembre 1997 |
Le Réseau interordinateurs scientifiques québécois (RISQ) a dévoilé, le 4 décembre, les résultats de sa quatrième enquête Web sur les internautes québécois, à laquelle plus de 8 500 personnes ont participé volontairement en septembre dernier. Les résultats de ces enquêtes ne s'appliquent qu'aux répondants et non pas à l'ensemble des internautes québécois. On reconnaît que les internautes qui y participent sont en moyenne plus "branchés" que l'ensemble des internautes québécois: ils consacrent un plus grand nombre d'heures au réseau par semaine, utilisent ce dernier depuis plus longtemps et sont en proportion plus nombreux à avoir une connexion résidentielle. On peut présumer que leur comportement soit avant-gardiste et annonce ainsi certaines tendances.
D'une enquête à l'autre, le profil socio-démograpique des répondants tend à se rapprocher de celui de l'ensemble de la population québécoise. La représentation des femmes, par exemple, augmente constamment (ces dernières constituent 28 % des répondants à la quatrième enquête comparativement à 26 % pour la troisième et 18 % pour la deuxième). On observe également une diminution du niveau de scolarité des répondants, quoique ces derniers soient encore beaucoup plus scolarisés que l'ensemble des Québécois (45 % des participants à la quatrième enquête ayant entre 25 et 44 ans détiennent un baccalauréat comparativement à 15 % des Québécois appartenant à cette tranche d'âge). D'autre part, on note une légère décroissance de la proportion de répondants, parmi ceux qui sont au travail, qui occupent un poste de professionnel ou de direction/administration.
Le Web constitue le service d'Internet le plus fréquemment utilisé par les répondants. La moitié d'entre eux naviguent sur le Web tous les jours et un peu plus du cinquième, soit 22 %, ont un site Web personnel. Nombreux sont les répondants qui consultent des sites en anglais: seulement 36 % des répondants consacrent davantage de leur temps de navigation à des sites francophones qu'anglophones, alors que 43 % d'entre eux consacrent davantage de temps à des sites anglophones que francophones. D'ailleurs, 74 % des répondants affirment que le fait de ne parler que français est, ou serait, un obstacle à leur utilisation d'Internet.
C'est l'écoute de la télévision qui est la plus affectée par le temps consacré à Internet: 71 % des répondants disent avoir réduit le temps consacré à la télévision à la suite de leur utilisation d'Internet. L'aspect anonyme des communications sur Internet est important pour une forte majorité des répondants: 55 % d'entre eux ont dit être tout à fait d'accord avec l'énoncé "Je tiens à pouvoir naviguer sur Internet de façon anonyme" alors que 32 % ont affirmé être plutôt d'accord avec cet énoncé.
Les publicités en ligne sont-elles efficaces? Seulement 1 % des répondants n'ont jamais rencontré de publicités Web, mais près de 40 % ont affirmé ne jamais "cliquer" sur les publicités diffusées sur des sites Web. On remarque que ce pourcentage est beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes. La proportion de répondants ayant déjà acheté sur Internet, c'est-à-dire ayant commandé et/ou payé un produit sur le réseau, continue d'augmenter: elle s'élève à 27 % comparativement à 24 % pour la troisième enquête. On note ici aussi une forte différence entre les femmes et les hommes, ces derniers étant beaucoup plus nombreux à avoir déjà acheté un produit sur le réseau (30 % comparativement à 18 %). Les logiciels arrivent encore en tête de liste des produits achetés.