11 décembre 1997 |
Une analyse socio-démographique de l'AELIÉS trace le profil des étudiants inscrits aux cycles supérieurs.
Taux d'inscriptions plus importants en sciences humaines qu'en sciences et génie, femmes majoritairement présentes aux cycles supérieurs, population étudiante vieillissante, répondants avec au moins un enfant à charge dans 25 % des cas, clientèle internationale en progression, études à temps partiel de plus en plus populaires, taux de satisfaction globale très élevé vis-à-vis de la relation pédagogique avec le directeur de recherche.
Tels sont quelques-uns des traits généraux qui se dégagent de l'analyse socio-démographique portant sur Le profil des étudiants inscrits aux cycles supérieurs de l'Université Laval, réalisée par l'Association des étudiants et des étudiantes de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS). Les résultats de cette étude ont été rendus publics hier midi, mercredi 10 décembre, à l'occasion d'une conférence de presse qui se tenait à la maison Marie-Sirois.
L'enquête-sondage de l'AELIÉS a été menée à l'automne 1995 auprès de 1 122 étudiants et étudiantes des 2e et 3e cycles. Un peu moins de la moitié d'entre eux, soit 539 répondants, ont rempli le questionnaire qu'ils avaient reçu. Ces répondants sont davantage des femmes, des étudiants étrangers et des personnes inscrites au 3e cycle, peut-on lire dans le document.
La dernière étude du genre remonte en 1989, à l'époque où l'association portait le nom d'Union des gradué(e)s inscrit(e)s à Laval (UGIL). La présente investigation poursuivait plusieurs objectifs: d'abord, sonder le pouls des membres sur certaines problématiques reliées à l'AELIÉS; mais surtout, évaluer la satisfaction de la population étudiante des cycles supérieurs envers son milieu d'études, connaître le cheminement universitaire des étudiants et ses facteurs déterminants et, enfin, tracer le portrait socio-démographique et économique des étudiants aux études supérieures.
Le tissu humain
Il ressort du sondage, dans un premier temps, que 67,1 % des étudiants
inscrits à un programme de cycles supérieurs se retrouvent
en sciences humaines, et 32,9 % en sciences. Comme c'est le cas au baccalauréat,
la prépondérance des femmes se fait également sentir
à la maîtrise (61,8 %); celles-ci demeurent toutefois minoritaires
aux études de doctorat (39,9 %).
Par ailleurs, l'âge médian de la clientèle universitaire des cycles supérieurs se situait à 29 ans, à l'automne 1995. On découvre que 48 % des répondants sont célibataires, 25,5 % sont mariés, 18,8 % vivent en union de fait. Fait à signaler, 8,5 % des étudiants sondés ont à leur charge un adulte, 13 % ont un enfant à charge, 8,8 % en ont deux et 3,7 % affirment en avoir trois.
L'enquête indique d'autre part que 24,9 % des répondants étaient inscrits à des études à temps partiel à cette époque, dont 36 % à la maîtrise et 20,2 % au doctorat. Abordée sous l'angle du champ disciplinaire, cette proportion atteint 35,8 % en sciences humaines et 13,9 % en sciences.
Financement et précarité
Question cruciale, s'il en est une, et qui a fait l'objet de plusieurs
représentations de la part de l'UGIL et de l'AELIÉS au fil
des ans: le financement des études.
Les sources de financement des étudiants des cycles supérieurs sont nombreuses à l'Université Laval, font remarquer les auteurs. L'occupation d'un emploi salarié (65 %), les prêts du gouvernement (34 %) et les emplois d'été (31,6 %) constituent les plus importantes d'entre elles. Suivent les bourses gouvernementales (28 %), les fonds de soutien administrés par chacune des unités administratives de l'Université (24,8 %), les bourses d'organismes subventionnaires (24,4 %), l'épargne (16,6 %), les emprunts personnels (6,6 %) et l'aide des conjoints (14,8 %) et des parents (13,7 %).
Au moment du sondage, les répondants s'attendaient à gagner environ 19 646 $ entre mai 1995 et avril 1996, un montant ventilé par régimes d'études et secteurs d'études, qui cache une "toute autre réalité", précisent les rédacteurs de l'étude. "Ainsi, l'on apprend que les étudiants à temps partiel gagnent, ou prévoient gagner, davantage que leurs collègues à temps plein, écrivent-ils. En effet, 30 % des étudiants inscrits à temps complet prévoient globalement obtenir un revenu moyen de 12 500 $, alors que cette proportion chute à 13 % chez les étudiants à temps partiel." Notons, d'une autre côté, que 44 % des étudiants en sciences humaines escomptaient gagner moins de 12 500 $, comparativement à 21 % de leurs consoeurs et confrères des sciences qui estimaient, eux, pouvoir empocher un revenu moyen supérieur à 32 500 $.
"Cette situation financière, précaire pour bon nombre de répondants, explique sans doute facilement pourquoi 56 % des étudiants travaillent simultanément à leurs études. Par cycle d'études, l'on constate que 61,6 % au deuxième cycle et 49,8 % au troisième cycle combinent études et travail", révèlent les enquêteurs de l'AELIÉS.
Qu'en est-il par ailleurs de la persévérance dont ont fait preuve les étudiants sondés dans leurs études? Les données colligées démontrent que 24,2 % des répondants en sciences humaines et 8,9 % de ceux provenant des sciences ont déjà abandonné leurs études en cours de route. Ces interruptions momentanées, causées principalement par l'occupation d'un emploi (75,1 %), duraient en moyenne 2,7 trimestres.
Le pouls de la satisfaction
Le coupe de sonde effectué par l'AELIÉS auprès de ses
membres a finalement porté sur les conditions et le milieu d'études.
Celui-ci s'est traduit par une évaluation des services et des ressources,
et de la qualité de la formation et de l'encadrement pédagogiques.
Il apparaît ainsi que les ressources les plus utilisées par les 539 répondants à l'automne 1995 sont, dans l'ordre, le Bureau du registraire (92,3 %), l'ancienne Librairie de l'Université Laval (89 %), les anciens services alimentaires (89 %), la Reprographie (81,5 %), les stationnements (75 %). Ce palmarès comportait aussi une cote d'appréciation, qui a donné lieu à la compilation suivante: ont été jugés comme étant plutôt ou très adéquats le Service de reprographie (80 %), le Bureau du registraire (80 %) et l'ancienne l'ancienne Librairie (69,5 %) (remplacée depuis par la Librairie universitaire du Québec métropolitain). Par contre, les anciens services alimentaires (50,8 %) et les stationnements (48,5 %) ont été considérées comme étant les plus inadéquats.
L'évaluation estudiantine s'est finalement prononcée sur les aspects proprement pédagogiques qui ont cours à l'Université Laval: le choix de cours offerts a plutôt ou très satisfait 59,4 % des répondants; la pédagogie du personnel enseignant (professeurs et chargés de cours) a suscité une certaine insatisfaction ou une insatisfaction certaine chez 29,8 % d'entre eux; 77,4 % des étudiants interrogés considèrent, par contre, l'encadrement pédagogique comme étant très ou plutôt satisfaisante (80,8 % en sciences humaines contre 70,7 % en sciences. Quant à la pédagogie du corps professoral et au mode d'évaluation mis en place, les résultats des répondants sont sensiblement les mêmes, soit 78 % et 78,2 % qui s'en disent très ou plutôt satisfaits, constatent les sondeurs.
Un dernier élément non négligeable abordé par l'enquête fut celui de la relation entretenue avec le directeur de recherche. "Il s'avère qu'en général les répondants semblent très satisfaits de l'encadrement de leur directeur de recherche puisque la majorité des points évalués ont reçu une note supérieure à 80 %. Seuls trois éléments ont été évalués comme étant plutôt très insatisfaisants par les répondants dans une proportion supérieure à 20 % et il s'agit de l'encouragement, de la reconnaissance de leur contribution si le directeur utilise leurs travaux et le temps pris pour la correction", indique l'analyse socio-démographique de l'AELIÉS.