27 novembre 1997 |
Les 28 et 29 novembre, au Théâtre de la cité universitaire, Les Noctambules vous convient à une oeuvre insolente de Machiavel revampée par Jean-Pierre Ronfard.
Depuis sept ans qu'ils sont mariés, Lucrezia et son mari le docteur Nicia, astronome et géomètre de la Cour, n'ont pas encore d'enfants. Bien qu'ils désespèrent de pouvoir assurer leur descendance, l'amour physique n'intéresse point ces deux êtres qui agissent plus par devoir que par plaisir. Leur nouveau voisin, Callimaco, grand amateur de femmes devant l'Éternel, n'a de yeux que pour la belle et vertueuse Lucrezia, dont la principale activité consiste à se rendre quotidiennement aux offices religieux et à converser avec Lira, sa servante.
Avec son ami Ligurio, Callimaco imagine un scénario pas très catholique visant à faire tomber l'objet de son désir entre ses bras. Sans vendre la mèche de cette pièce dont l'action se déroule à Florence au XVIe siècle, disons seulement que Callimaco se fera passer pour un médecin détenant le secret de la mandragore - une fleur réputée pour ses vertus fertilisantes et aphrodisiaques. On imagine la suite de cette histoire abracadabrante dont le message tient en peu de mots: dans ses actions, l'être humain agit d'abord et avant tout selon ses propres intérêts. Pour en savoir plus long, rendez-vous au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis Prince, les 28 et 29 novembre, à 20 h, où Les Noctambules vous attendent.
Un langage coloré
"Lors de sa création, au XVIe siècle, La Mandragore a
beaucoup choqué le public, explique le metteur en scène de
la pièce, Éric Gagnon, qui joue le rôle de Ligurio.
"Machiavel avait des comptes à régler avec le clergé
et l'État et il ne s'est pas gêné pour le faire. Revisitée
en 1975 par Jean-Pierre Ronfard, fondateur du Théâtre expérimental
de Montréal, la pièce est toujours d'actualité et comporte
quelques heureux dérapages dans le fond et dans la forme. On y trouve
ainsi différents niveaux de langage et beaucoup d'anachronismes.
En un mot, c'est une pièce qui n'a d'autre prétention que
de divertir intelligemment." "Nous redécouvrons le texte
à chaque répétition et prenons un grand plaisir à
jouer", affirme pour sa part Gaétane Deschênes (Lira).
"Le langage est très coloré et parfaitement accessible.
Finalement, c'est une pièce remplie d'humour et très stimulante
intellectuellement."
Outre le choeur composé de quatre personnes, la pièce comporte sept comédiens et comédiennes - en costumes d'époque - qui évolueront dans un décor florentin somptueux, selon Éric Gagnon, fondateur de cette jeune troupe qui, lors de sa création, en 1995, portait le nom de La Nuit Blanche. Depuis, Les Noctambules ont fait du chemin, comme on dit, présentant plusieurs spectacles dans les écoles secondaires. "Nous sommes là pour rester", lance avec enthousiasme Éric Gagnon, qui lance d'ailleurs un appel à tous ceux et celles qui voudraient se joindre à une jeune troupe de théâtre en pleine expansion.
Les billets sont en prévente à 8 $ au Service des activités socioculturelles, au bureau 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins ou à l'entrée, les soirs de spectacle, au coût de 10 $. Le stationnement est gratuit au PEPS. Renseignements et réservations: Éric Gagnon, 650-5168.