20 novembre 1997 |
Algérien d'origine, Zakaria Maamar se souviendra toujours du jour de son arrivée à Québec, le 28 décembre 1993, alors que le thermomètre marquait - 30 degrés. "Je me sentais un peu perdu, loin de ma famille et de mes proches", confie-t-il simplement, quand on lui demande de décrire ses premières impressions. Aujourd'hui, le jeune chercheur peut se targuer d'avoir réussi tout un exploit, ou plutôt des exploits: après avoir complété une maîtrise en informatique en un temps record d'un an et demi, Zakaria Maamar vient tout juste de compléter un doctorat dans cette discipline, devenant ainsi le premier docteur en informatique formé à l'Université Laval. Ne lésinant décidément pas sur le temps accordé aux études, Zakaria Maamar n'a mis que deux ans et demi pour finir sa thèse de doctorat, dont la seule lecture du titre fait frémir le profane en la matière: "Contribution à la résolution des problèmes d'interopérabilité des systèmes: une méthode de conception par frame-works orientés-agents logiciels". Zakaria Maamar, lui, nage comme un poisson dans l'eau à travers ces notions quelque peu compliquées pour le commun des mortels mais parfaitement compréhensibles pour quelqu'un qui y consacre tout son temps, assure-t-il. Dans cette étude dirigée par Bernard Moulin, du Département d'informatique, et dont Gilbert Babin, du Département des sciences géomatiques, a assumé la codirection, Zakaria Maamar s'est penché sur la mise en place d'une méthode de conception d'environnement interopérable pour des systèmes distribués et hétérogènes, c'est-à-dire incompatibles entre eux. En somme, il a tenté de rendre compatibles des systèmes qui ne l'étaient pas au départ et d'adapter ces mêmes systèmes à l'usager.
Quand on lui demande le secret de son succès, le jeune chercheur n'a qu'un mot à la bouche: le travail, le travail et encore le travail. "Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne suis pas un crack de l'informatique, dit-il. En fait, j'avais 18 ans la première fois que j'ai touché à un ordinateur. Mais je travaille très fort pour arriver à remplir les objectifs que je me suis fixé. Comme je n'ai pas de temps à accorder aux loisirs, le travail devient un véritable passe-temps." Levé dès potron-minet, Zakaria Maamar avoue que les journées de douze heures passées au Département d'informatique ont constitué sa routine quotidienne durant les deux dernières années. Qu'à cela ne tienne, ce bourreau de travail estime que l'étudiant aux études supérieures doit devancer son professeur, c'est-à-dire qu'il ne doit pas attendre que les questions et les réponses lui tombent du ciel.
Effectuant présentement des études posdoctorales à l'Université de Waterloo, en Ontario, Zakaria Maamar se voit très bien occupant un poste de professeur dans une université. Mais son plus grand rêve serait de faire sa place au soleil comme chercheur à Silicon Valley, en Californie, là où le doux climat lui rappellerait la chaleur de son pays natal.