20 novembre 1997 |
Le nouveau programme de génie mécanique replace le design et la fabrication au coeur de la formation des futurs ingénieurs.
Louis Cloutier est professeur et chercheur au Département de génie mécanique. Il a aussi été, pendant quelques années, consultant dans une firme privée, chercheur à l'IREQ, directeur du Département de génie mécanique et doyen de la Faculté des sciences et de génie. Mais, d'abord et avant tout, Louis Cloutier est ingénieur. Et il en est fier.
C'est sans doute pourquoi la qualité de la formation des futurs ingénieurs lui tient autant à coeur. Appelé depuis quelques années à siéger sur de nombreux comités d'évaluation de programmes, il a élaboré, peu à peu, son credo de ce que devrait être la formation des ingénieurs. "Partout en Amérique du Nord, il y a consensus sur l'importance de modifier l'enseignement du génie afin de mieux répondre aux spécificités de la profession d'ingénieur, dit-il. La formation des ingénieurs repose, bien sûr, sur l'acquisition de connaissances scientifiques mais elle doit également être orientée vers la résolution de problèmes par le biais de modes d'enseignement qui lui sont particuliers. Les disciplines comme le design et la fabrication, qui sont au coeur du travail de l'ingénieur, ont été dévalorisées depuis quelques décennies. Il faut trouver un nouvel équilibre entre le contenu scientifique et le contenu génie dans la formation des ingénieurs."
L'année dernière, ses convictions profondes par rapport à la réforme de l'enseignement du génie l'ont amené à militer en faveur de la création d'une faculté de génie autonome. "L'image de nos programmes de génie, teintés de sciences, nuisait aux efforts de recrutement. Plusieurs étudiants préféraient étudier à Sherbrooke à cause de son programme de stages, à Polytechnique qui se présente comme une école vouée exclusivement à la formation d'ingénieurs ou à l'École de technologie supérieure. Je croyais que la réforme du programme allait être plus simple dans une faculté autonome mais la poussière est retombée et nous allons continuer d'améliorer la formation à l'intérieur du cadre qui semble avoir été retenu."
Du nouveau à la rentrée
Sa persévérance, et celle de ses collègues du Comité
de programme, a porté fruit puisqu'un nouveau programme de formation
attendait les étudiants à la rentrée de septembre 1997.
"L'objectif premier de la réforme est de faire sentir aux étudiants
que, dès le premier trimestre, ils amorcent une formation en ingénierie."
Le travail de l'ingénieur consiste à effectuer, en équipe,
l'analyse d'une situation et l'élaboration de solutions, poursuit-il.
Un bon programme de formation doit favoriser le développement des
compétences et des attitudes qui prédisposent à remplir
ces taches avec efficacité. Une partie de la réponse à
ces exigences repose sur l'enseignement par projets ou par ateliers. "Ce
sont des séances de travail d'équipe qui visent à susciter
des situations de créativité. Plusieurs cours ont été
regroupés en ateliers d'ingénierie et ces ateliers s'échelonnent
maintenant tout au long des quatre années de formation."
L'enseignement par ateliers est une formule exigeante pour les professeurs, reconnaît Louis Cloutier, mais les bénéfices qu'en retirent les étudiants en valent la peine. "La formation en génie mécanique à Laval est maintenant à l'avant-garde de ce qui se fait dans les meilleures universités, estime-t-il. Il faut que les étudiants le sachent."