20 novembre 1997 |
Le chef du Parti libéral met l'éducation au premier rang de ses priorités
Sous un gouvernement libéral, un étudiant bénéficiant des prêts et bourses pourrait acquitter sa dette quand il serait en mesure de payer, c'est-à-dire après avoir trouvé un emploi lui permettant de faire face à ses obligations. En outre, ce remboursement serait proportionnel au revenu: l'étudiant pourrait ainsi se libérer de sa dette selon les moyens financiers dont il dispose et non pas à sa sortie de l'université, comme c'est actuellement le cas.
C'est ce qu'a annoncé le chef de l'Opposition et chef du Parti libéral Daniel Jonhson, lors d'une conférence organisée par le Comité libéral étudiant de l'Université Laval, au pavillon Charles-de Koninck. Cette rencontre s'inscrivait dans une tournée des Cegeps et des universités québécoises, le chef de l'Opposition voulant tâter le pouls de la population étudiante sur un document d'orientation présenté au Congrès des membres du Parti libéral, en avril. Essentiellement, a-t-on appris, ce document reflète deux préoccupations majeures du Parti libéral, soit l'amélioration de la qualité de l'enseignement, l'accessibilité aux études supérieures et l'endettement des étudiants.
Un régime accessible
Égal à lui-même, Daniel Johnson n'a pas soulevé
la foule, se contentant d'écouter les doléances des étudiants,
sans jamais répondre directement aux questions qui lui étaient
posées. "Notre responsabilité est vous fournir des perspectives
concrètes d'avenir, a-t-il affirmé. Nous sommes conscients
qu'il est difficile d'inciter les jeunes à entreprendre des études
collégiales, quand des étudiants titulaires de maîtrise
ou de doctorat ne trouvent pas d'emploi." "Justement, a demandé
un étudiant, faut-il encourager les jeunes à aller au Cegep
quand les emplois sont quasi inexistants pour les diplômés
universitaires?" C'est là un grand problème existentiel,
de répondre Daniel Jonhson. Il faut trouver des moyens de former
des têtes capables d'affronter le changement."
Selon lui, le régime des prêts et bourses devrait être le plus accessible possible afin de permetre aux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études et de trouver un emploi à leur sortie de l'Université. "Pour nous, l'obsession du développement économique passe avant l'obsession idéologique. D'ailleurs, le Québec accuse un retard économique à chaque fois que les séparatistes prennent le pouvoir. De notre côté, nous mettons l'accent sur l'économie, l'emploi et l'éducation."
"Que proposez-vous à ceux et celles qui croient en un Québec souverain et qui voteront oui au prochain référendum ?" demande un étudiant. "Sous un gouvernement libéral, il n'y aura pas de référendum, rétorque Daniel Johnson. Les Québécois sont tannés de toujours se faire poser la même question. L'important est de s'assurer que nous avons une part d'influence à l'intérieur du Canada. Nous ne sommes pas obligés de nous séparer pour faire valoir le fait français au sein du pays."
"À l'instar du Premier ministre Lucien Bouchard, iriez-vous représentez les intérêts économiques du Québec dans des pays qui bafouent les droits de la personne ?" demande un autre. La démocratie s'installe dans les pays ayant accès à l'éducation, répond Daniel Johnson, en fin politicien. "Et que pensez-vous des frais de scolarité plus élevés pour les étudiants étrangers ?" "C'est à l'Université de déterminer les frais de scolarité qu'elle veut imposer aux étudiants. Le gouvernement n'a pas d'affaire là-dedans." Qu'on se le tienne pour dit.