13 novembre 1997 |
Longue vie à la "Faculté de théologie et de sciences religieuses"
Lorsque le Conseil universitaire a accepté, à sa séance du 7 octobre, que la Faculté de théologie soit désormais désignée par l'appellation "Faculté de théologie et de sciences religieuses", il acquiesçait ainsi au voeu de l'Assemblée des professeurs et du Conseil de cette faculté que soit enfin reconnue, par la lettre, la réalité de l'esprit scientifique et pédagopgique qui règne dans cette unité depuis nombre d'années.
"Les sciences des religions représentent aujourd'hui une partie importante de la réalité facultaire: non seulement en recherche quelque 70 % des subventions , mais aussi en enseignement puisque les cours dans le domaine sont parmi les plus fréquentés de la Faculté", indique le doyen René-Michel Roberge.
Une tradition en expansion
La présence des sciences des religions au sein de la Faculté
de théologie et de sciences religieuses ne date pas d'hier. Il faut
même remonter quelque 40 ans en arrière, avec la création
du Centre de recherche en sociologie de la religion, en 1958, pour situer
le début de ce champ disciplinaire à la Faculté.
Depuis une quinzaine d'années, celui-ci a pris d'ailleurs un nouvel essor avec le développement de l'histoire des religions qui s'est concrétisé, entre autres, à la suite de la création du groupe de recherche "Christianisme, gnose et manichéisme" dans la foulée du projet "Bibliothèque copte de Nag Hammadi", de l'engagement d'un professeur d'histoire de religions, de l'épanouissement de l'histoire religieuse québécoise. D'importantes subventions de recherche ont appuyé la croissance de secteurs d'excellence reconnus mondialement dans ces domaines, signale d'autre part le doyen Roberge.
Visibilité et clarté épistémologique
"Au moment de l'évaluation du certificat en sciences humaines
de la religion, les enquêtes avaient révélé que
l'appellation de la Faculté faisait écran au programme. À
l'occasion de l'évaluation de la maîtrise dans le domaine,
on avait même fait de l'élargissement du nom de la Faculté
une exigence du transfert du programme à la Faculté",
explique-t-il.
Si la demande d'élargissement de la dénomination de la Faculté visait d'abord à donner "une meilleure visibilité à sa compétence en sciences des religions", la démarche se fondait également sur une quête de clarté épistémologique. Théologie et sciences des religions entretiennent certes "une réelle parenté" pour reprendre ici l'expression du doyen , mais un discours sur la méthode s'impose, dans lequel René-Michel Roberge affirmera que la première mesure la réalité de l'intérieur tandis que les secondes la regardent de l'extérieur.
"En nommant explicitement ces deux disciplines dans son appellation, la Faculté manifeste cette pluralité méthodologique qu'elle reconnaît à ses activités; et surtout, elle dit son projet facultaire de pratiquer ces deux disciplines en toute rigueur scientifique, dans leur complémentarité et leur fécondité réciproque", souligne le doyen, dont le deuxième et dernier mandat prendra fin le 15 décembre.