13 novembre 1997 |
"C'est une grande chance que de pouvoir apprécier la belle musique. En fait, quelqu'un qui n'a pas cette chance y perd beaucoup dans la vie. Car la musique est tout..." De tout son être sensible, Rachel Martel parle de musique sur le ton de la confidence, dans un mouvement bien orchestré du coeur et de l'âme. Mais on saura finalement bien peu des motivations ayant incité cette belle dame secrète à enregistrer un disque - dont la sortie est prévue le 22 novembre - si ce n'est qu'elle avait le goût de faire partager au public quelques-unes des "pages immortelles" du répertoire classique. "Il faut amener les gens à écouter de la belle musique, sans tomber dans les choses trop compliquées".
Dédié aux enfants du monde, le disque "Musique Magique ll" comporte une quinzaine de pièces, dont plusieurs sont des classiques... de la musique classique. Pensons au fameux Prélude en do majeur de Jean-Sébastien Bach ou à la célèbre Sonate en do dièse mineur, dite "Sonate à la lune" de Ludwig Van Beethoven, dont on peut entendre le premier mouvement sur le disque. Parmi les autres pièces, on note deux magnifiques préludes de Frédéric Chopin, des "souvenirs" et des "rêveries" de Robert Schumann, des "romances au clair de lune" de Gabriel Fauré, une "fantaisie" de Wolfgang Amadeus Mozart et en conclusion, la petite Valse lente d'Érik Satie. À côté de ces pièces "populaires" et de leurs célèbres auteurs figurent des morceaux moins connus, comme le Nocturne en si bémol majeur no.5de John Field et les Adieux du ménestrel à sa terre natale de John Thomas.
Vie d'artiste
Diplômée du Conservatoire de musique de Québec et boursière
du Prix d'Europe et du Conseil des arts du Canada, Rachel Martel a poursuivi
ses études en France et en Allemagne avec Yvonne Loriod, au début
des années 1960. Au Québec, elle a joué comme soliste
et chambriste à la radio de Radio-Canada, et en récital à
Toronto, Montréal et Québec, avec, entres autres, le violoncelliste
Paul Tortellier et le clarinettiste James Campbell. Depuis 1967, Rachel
Martel est pianiste répétitrice à la Faculté
de musique de l'Université Laval, c'est-à-dire qu'elle accompagne
musicalement les étudiants et étudiantes en chant et en interprétation.
"Pour faire ce travail, il faut bien sûr aimer la musique mais il faut également aimer travailler avec les étudiants," dit la pianiste, qui souligne que les périodes de répétition peuvent aller jusqu'à sept ou huit heures quotidiennement, en fin de trimestre. Adorant son métier, elle ne donnerait pas sa place pour tout l'or du monde. "La solitude du pianiste tout seul derrière son piano, ce n'est pas pour moi." Lorsqu'on lui demande de désigner quel compositeur fait le plus vibrer ses cordes sensibles, Rachel Martel réfléchit longuement, avant de citer les noms de Schubert, Bach et Brahms: "Ce sont des mondes, des univers à eux seuls..." Par contre, Rachel Martel se montre beaucoup moins inspirée par la musique contemporaine, une musique trop "intellectuelle" à son goût: "Il faut presque en connaître la recette pour pouvoir l'apprécier..."
"Musique Magique ll" est en vente chez tous les bons disquaires, au coût de 10,99 $. (MCL-CD 1779). Notons que ce disque est le deuxième d'une série, le premier présentant un ensemble de pièces pour orchestre à cordes et n'ayant aucun rapport avec le précédent.