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30 octobre 1997 ![]() |
Commission des universités sur les programmes
Mise en commun des ressources entre l'Université
Laval
et le Conservatoire de musique de Québec dès septembre 1998
La formation en musique au Québec connaît à l'heure actuelle, dans le mouvement engendré par les travaux de la Commission des universités sur les programmes (CUP), une ouverture à la concertation qui en changera l'environnement. Selon un consensus dégagé par les membres de la sous-commission chargée d'examiner ce secteur et composée de professeurs d'université dans le domaine, aucun nouveau programme de musique, tous cycles inclus, ne sera dorénavant développé de façon unilatérale. Cela touche particulièrement la formation d'interprètes à la maîtrise et au doctorat. En outre, prévue pour septembre 1998, la réunion sur un site unique, à Montréal et à Québec, des forces et des ressources, humaines et physiques, des conservatoires de musique et des facultés de musique de l'Université de Montréal et de l'Université Laval respectivement, constitue une intégration favorable à l'épanouissement de talents musicaux et à la formation d'interprètes de haut calibre. Les ententes interinstitutionnelles ont été signées au cours de l'été. À Montréal, l'UQAM se joint au pôle ainsi formé.
Par ailleurs, pour combler un besoin en la matière qui découle de l'évolution des fins mêmes de la musique, la Commission prend acte des travaux en cours entre l'UQAM et Concordia en vue de la mise en place d'une maîtrise conjointe en musicothérapie et recommande aux deux universités la mise à contribution des ressources des secteurs de la santé. Selon les conclusions de la sous-commission, l'UQTR est invitée à recentrer son enseignement pour le renforcir. Enfin, la poursuite d'efforts de collaboration interuniversitaire, embryonnaires ou projetés, est fortement encouragée.
Ce qui signifie, en clair, que tout développement de nouveaux programmes serait planifié à l'échelle québécoise, et non plus à celle institutionnelle comme ce fut typiquement le cas par le passé. Les recommandations devraient renforcir le secteur de la musique au Québec - qui, disons-le, s'est taillé une position très respectable sur la scène internationale - en lui permettant de réagir par la planification à un contexte de restrictions budgétaires sévères qui, laissé au hasard, pourrait menacer l'intégrité de la programmation universitaire et appauvrir la formation.
Huit universités, 2 400 étudiants
Au Québec, huit universités (Bishop's, Concordia, Laval, McGill,
de Montréal, de Sherbrooke, UQAM et UQTR) accueillaient à
l'automne 1996 près de 2 400 étudiants en musique. Les universités
montréalaises en recrutaient la majorité (73 %). Entre 1984
et 1996, la clientèle totale en musique dans les universités
a augmenté de 29 %. Par ailleurs, en 1996 on comptait au total 150
professeurs réguliers en musique dans les établissements universitaires.
Parallèlement, les Conservatoires de musique du Québec, qui
relèvent du ministère de la Culture et des Communications,
octroient des diplômes de niveau universitaire en interprétation.
Les Conservatoires ont des établissements dans toutes les villes
où il y a déjà de l'enseignement universitaire en musique,
sauf à Sherbrooke. À l'automne 1996, on comptait dans les
Conservatoires près de 200 étudiants au niveau universitaire,
dont la moitié étaient à Montréal. On dénombre
quelque 78 programmes en musique - incluant les quatre des Conservatoires
- dont plusieurs sont en réalité des orientations à
l'intérieur d'un seul et même programme, qui partagent un tronc
commun de cours. Les programmes appartiennent aux grandes sous-catégories
disciplinaires suivantes: formation de type général, interprétation
(classique, jazz, pop), composition, histoire de la musique et musicologie,
éducation musicale.
Le sens des recommandations de la Commission des universités sur les programmes résulte d'efforts considérables de la part de tous les acteurs en vue d'une concertation, efforts qu'il faut reconnaître d'autant plus que la pratique d'enseignement est d'avance, au Québec, deux fois plus exigeante pour le corps professoral qu'elle ne l'est aux États-Unis.
Ce rapport, qui dresse le portrait de la programmation actuelle au Québec en musique peut, à juste titre, être considéré comme une mise à jour comme il n'y en avait pas eu depuis les travaux de la Commission Rioux. Il donne le coup d'envoi d'une série échelonnée sur un an et demi environ de rapports à être produits par la Commission des universités sur les programmes sur l'ensemble des secteurs disciplinaires. Créée en décembre dernier et ayant entrepris ses activités en janvier 1997, la Commission a le mandat d'examiner l'ensemble des programmes universitaires dans une perspective systémique de pertinence et de complémentarité tout en veillant à préserver la qualité et la variété des enseignements disciplinaires qui font la force et la crédibilité du système de formation supérieure au Québec.
(Source: CRÉPUQ)