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16 octobre 1997 ![]() |
La sculpture est ce qui reste quand on a tout oublié
Aux abords des pavillon Maurice-Pollack et Alphonse-Desjardins se trouve une sculpture que le promeneur le plus distrait aura remarquée, ne serait-ce qu'en raison de son caractère "révolutionnaire". Disposées en forme de pointes de flèches, neuf pierres de calcite alignent leurs messages gravés au jet de sable, à l'ombre d'un spectaculaire dolmen où se lisent des poèmes de Félix Leclerc et Gaston Miron. Oeuvre du sculpteur de réputation internationale Armand Vaillancourt, cette "sculpture environnementale" pesant en tout 92 tonnes a été créée en 1987, dans le cadre d'une "tournée sculpturelle" organisée par le Service des activités socioculturelles. Après une brève éclipse de deux ans en raison de l'érection des pavillons Pollack et Desjardins, l'oeuvre, intitulée "Drapeau Blanc", a été remise en place sous la supervision attentive d'Armand Vaillancourt lui-même, en septembre 1996.
Bien que cette tournée sculpturelle fit casser beaucoup de pierre en 1987, il ne reste plus sur le campus que deux des six sculptures qui furent réalisées lors de cet événement. Outre celle d'Armand Vaillancourt, on peut ainsi apercevoir une oeuvre de Hélène Lord, intitulée "Quête", au Jardin géologique, du côté est du pavillon Maurice-Pollack. Faite de bois et de béton, la sculpture représente un personnage portant une poutre sur son dos, symbolisant l'effort constant que l'être humain doit fournir pour vivre et survivre dans la société.
Une tradition sculpturale
Entre 1964 et 1997, 33 symposiums de sculpture de ce genre se sont tenus
au Québec, et ce, dans une vingtaine de villes. Véritable
"happening", chacun d'eux réunissait le public et les artistes
autour d'un geste de création, au moment même où les
sculptures s'érigeaient et prenaient place dans l'espace. Du 23 octobre
au 14 novembre, en collaboration avec le Musée de la Ville de Lachine,
le Service des activités socioculturelles de l'Université
Laval présente une exposition de photographies relatant l'ensemble
de ces manifestations au Québec. L'exposition se tient à la
salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.
Pays de forêts et de bois, mais aussi pays de minerais et de pierre, le Québec possède une longue tradition sculpturale. Les oeuvres disséminées sur le campus témoignent d'ailleurs de cette tradition. Face au pavillon Jean-Charles Bonenfant, par exemple, on retrouve un ensemble de cinq sculptures en aluminium regroupées sous le titre "Conséquences". D'abord réalisé pour Expo 1967 par Jordi Bonet, l'ensemble a été acquis par la firme Seagram qui l'a finalement offert à l'Université Laval. Montant la garde au pavillon des sciences de l'administration, Hermès, dieu du commerce, est l'oeuvre de Marius Plamondon (1952). Coiffé d'un chapeau ailé et chaussé également de sandales ailées, Hermès tient l'insigne du héraut, le caducée, une baguette entourée de deux serpents et qui symbolise le commerce.
Un peu plus loin, de part et d'autre du pavillon Ferdinand-Vandry, on retrouve deux sculptures de Paul Lacroix datant de 1957, l'une montrant un couple de personnages à tête penchée ("La maladie"), tandis que l'autre présente deux autres personnages portant des coqs, symbole de résurrection dans la Grèce ancienne ("La santé"). L'une des oeuvres les plus récentes du campus est celle du spécialiste des oeuvres d'intégration Pierre Granche, décédé récemment. Intitulée "Égalité/Équivalence", cette sculpture faisant référence à la mythologie et au monde moderne orne la cour du pavillon Palasis-Prince depuis 1991.