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16 octobre 1997 ![]() |
Pour les étudiants qui séjournent dans
une université étrangère,
l'aventure est (parfois) au coin de la rue
"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt", dit un dicton. À entendre quelques-unes des personnes ayant participé au programme d'échanges de la CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec), on serait également porté à croire que l'avenir est à ces nombreux étudiants et à ces étudiantes qui, le temps d'un ou deux trimestres, partent "à l'aventure" dans une université étrangère, à la recherche non pas du temps perdu mais d'une autre façon de vivre... et d'étudier.
Étudiant en administration, Brian Cyr a effectué un stage à l'Université de Lund, en Suède. Ne parlant pas un mot de suédois à son arrivée, il a bénéficié de 45 heures de cours intensifs dans cette langue, avant de débuter ses cours offerts exclusivement en anglais. Gardant un excellent souvenir de l'accueil reçu, le jeune homme a énormément apprécié la gentillesse et la disponibilité des professeurs, lesquels tutoient spontanément leurs étudiants, s'attendant à ce que ces derniers fassent de même. "Tous les gens font preuve d'une familiarité exceptionnelle dans ce pays, raconte-t-il. En même temps, tout le monde est très poli et accorde beaucoup d'attention à la bonne éducation et au civisme."
Si l'enseignement universitaire est offert à titre gracieux en Suède, chaque étudiant doit cependant faire partie d'une association où des frais d'une soixantaine de dollars sont exigés annuellement. En outre, l'étudiant doit débourser des sommes astronomiques pour les manuels scolaires. Le coût de la vie "en ville" y est extrêmement élevé, que ce soit pour la nourriture ou les loisirs. Mais tout cela ne compte pas quand on a la possibilité de pouvoir étudier et nouer des amitiés avec des personnes provenant de tous les coins du monde, estime Brian Cyr: "En bout de ligne, je me suis tellement privé que cela m'a coûté moins cher que si j'étais resté au Québec..."
Des lieux stimulants
Se destinant à une carrière d'architecte, Émilie Garnier
a étudié à l'École d'architecture de Normandie,
située en banlieue de Rouen. Très critique sur son stage,
elle croit qu'un étudiant a tout à perdre s'il se ferme comme
une huître à son nouvel environnement et tout à gagner
s'il fait preuve d'ouverture d'esprit. "La force de cette école
tient à la diversité et à la variété
des idées qui y circulent plutôt qu'à la qualité
de l'enseignement, soutient-elle. On y rencontre beaucoup d'étudiants
ayant séjourné à l'étranger; à cet égard,
c'est un lieu très stimulant intellectuellement." En fait, la
jeune femme sait exactement de quoi elle parle: particulièrement
intéressée par les propos d'un architecte de renom venu donner
une conférence à son école, elle contacte la personne
en question, qui exprime à son tour le souhait de rencontrer cette
étudiante si déterminée. Résultat: Émilie
Garnier se retrouve stagiaire dans un bureau d'architectes-paysagistes à
Paris durant deux mois, trimant dur et réalisant des projets qu'elle
n'aurait jamais pu réalisés si elle était restée
bien au chaud dans sa chaumière. Moralité: foncez si vous
voulez qu'on vous ouvre les portes...
Frédéric Bourgault, lui, a vécu ce que tout étudiant d'histoire de l'art digne de ce non voudrait vivre: étudier à la Sorbonne, à Paris, avec tous les merveilleux clichés accolés à cette vie de bohème. "Tout a été formidable", dit-il simplement, quand on lui demande de parler de ces mois passés dans la Ville-Lumière. Intarissable sur cette expérience qu'il n'oubliera jamais, Frédéric Bourgault précise seulement qu'"à la Sorbonne comme ailleurs, il y a des bons et des moins bons professeurs, des bons cours et des moins bons cours". Résidant à la Maison du Canada à la Cité internationale universitaire de Paris, le jeune homme a noué des amitiés avec des étudiants de toutes les nationalités. Après avoir visité quantité de musées et galeries d'art durant son séjour de neuf mois, il dit n'avoir eu qu'un seul regret: rentrer au Québec...
Enchantée de son stage d'études en génie physique à l'Université de Monterrey, au Mexique, Isabelle Parenteau n'a pas noté de différences notables en ce qui a trait à l'enseignement offert, bien que les groupes y soient plus petits. Ayant suivi des cours de génie mécanique et de génie électrique dans des classes où les filles se comptaient sur les doigts d'une seule main, elle se souvient pourtant d'avoir remis à leur place certains étudiants trop empressés à vouloir lui faciliter la vie. Mais cela ne l'a pas empêchée de s'y faire un très bon ami mexicain, qui étudie actuellement à la maîtrise en génie physique à l'Université Laval. Dans son cas en effet, "qui étudie prend mari". Ce qui prouve que les échanges d'étudiants peuvent mener loin...