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2 octobre 1997 ![]() |
Le gouvernement du Québec n'entend pas participer au programme fédéral
Parce qu'il y voit de l'ingérence dans un domaine de compétence provinciale, l'éducation, le gouvernement québécois ne participera pas au programme fédéral de bourses à l'excellence annoncé dans le discours du Trône, la semaine dernière. Selon Pauline Marois, ministre de l'Éducation, le projet fédéral d'aide aux étudiants constituerait un dédoublement parce que le Québec possède déjà son propre système d'aide aux étudiants. "Le gouvernement fédéral met des bourses sur pied, nous réclamerons d'avoir les sommes qui nous reviennent", a fait valoir Pauline Marois, faisant ainsi référence au fameux droit de retrait du Québec avec compensation.
Rappelons que le gouvernement Chrétien a annoncé, lors du discours du Trône, la mise sur pied d'un fonds permettant au gouvernement fédéral de distribuer, dès l'an 2000, des milliers de bourses d'études à des étudiants de niveau collégial et universitaire à faible revenu affichant d'excellents résultats scolaires. Ce nouveau fonds se chiffrerait à près de un milliard de dollars; chaque année, entre 50 et 70 millions de dollars seraient distribués. La création de ce fonds serait rendue possible grâce aux résultats financiers du gouvernement, qui dépassent de loin les prévisions du budget.
En outre, Jean Chrétien a promis d'améliorer le programme canadien de prêts aux étudiants et de s'attaquer au problème de l'escalade des coûts des études postsecondaires et de l'endettement accru des étudiants.
Des prêts et des bourses
La FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec)
a souligné qu'une injonction aussi importante de fonds constituait,
pour le Canada, un point très positif. Toutefois, la FEUQ partage
tout à fait l'avis du gouvernement du Québec sur la compétence
de la gestion en matière d'éducation, estimant que la distribution
des montants d'aide doit appartenir aux provinces. De son côté,
l'AUCC (Association des universités et collèges du Canada)
s'est dite heureuse des mesures annoncées par le premier ministre
canadien parce que cela démontre que le gouvernement fédéral
tente de trouver des solutions à l'endettement des étudiants.
Soulignons que le Québec est la seule province à posséder son propre système de prêts et bourses, En fait, la majorité des provinces prêtent aux étudiants mais n'ont pas de système d'octroi de bourses s'appuyant sur des critères bien établis. En 1995-1996, 160 032 étudiants québécois ont bénéficié d'un prêt, pour un total de 525,4 millions de dollars; 72 040 de ces étudiants ont touché une bourse, pour une somme additionnelle de 256,3 millions. Le Québec a également un programme de bourses de 50 millions, destinées à des projets de recherche et des études de 2e et 3e cycles. Quelque 20 millions de ce montant sont des bourses d'études destinées à promouvoir l'excellence.