2 octobre 1997 |
Le divertissement multimédia est peut-être
la clé
qui ouvrira la porte des maisons à la fibre optique
Si les réseaux de communication par fibre optique se fraient d'ici peu un chemin jusqu'aux résidences privées, il faudra dire un gros merci aux adolescents. "La forte demande pour des jeux multimédias interactifs chez les jeunes crée un marché intéressant pour l'installation de liens de transmission à haut débit dans les maisons, dit Michel Têtu, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique. Le télétravail ou le travail distribué entre chercheurs sur Internet, c'est très pratique mais ce n'est pas ça qui fait évoluer la demande."
Présentement, poursuit-il, les grandes villes d'Amérique du Nord sont reliées par des réseaux de fibres optiques à haute vitesse mais les réseaux locaux reposent encore sur du câble ordinaire, un frein majeur aux usages multimédias gourmands en mégabits. L'appétit des ados pour les jeux multimédias et la réalité virtuelle pourrait bien dénouer l'impasse dans laquelle se trouve présentement Internet. "La vitesse est le nerf de la guerre, dit Michel Têtu. Télécharger des images ou du vidéo exige beaucoup de temps et personne ne veut attendre. Le multimédia, principalement du côté divertissement, va pousser le domaine de la réseautique vers la photonique et créer un marché pour les liens à haute vitesse par fibre optique dans les résidences."
En prévision de cette révolution optique au foyer, le Centre d'optique, photonique et lasers de l'Université et l'École nationale supérieure des télécommunications de Paris présentaient conjointement, à la mi-septembre, un atelier de trois jours ayant pour thème "Photonique et image: vers le multimédia". "Notre but, explique Michel Têtu, qui présidait le comité organisateur de la rencontre, était d'identifier les nouveaux besoins engendrés par les transmissions multimédias et de faire le point sur les technologies susceptibles de répondre à ces besoins. Les échanges multimédias apparaissent désormais comme une nécessité à laquelle devront s'adapter l'électronique, la photonique et la réseautique."
Fidèle à l'esprit des ateliers organisés par la Conférence des Grandes Écoles de France, la rencontre de Québec réunissait des chercheurs (31) et des représentants de l'entreprise privée (44) en provenance du Canada et de la France. "Il y a eu beaucoup d'échanges entre experts de différents domaines et les gens étaient surpris d'apprendre ce que les autres réalisaient. Déjà, la rencontre a porté fruit puisque quatre projets de collaboration semblent se dessiner."
Le labo virtuel
Michel Têtu et son confrère Michel Duguay ont eux-mêmes
entrepris de tirer profit du multimédia sur Internet pour bâtir
un laboratoire virtuel destiné à des activités de formation
régulière ou de formation continue. "Nous recréons
en image des appareils qui existent réellement en laboratoire et
nous offrons aux usagers la possibilité d'en contrôler les
fonctions, explique Michel Duguay. Des étudiants ou des employés
qui auraient un peu de temps libre pourraient se brancher sur Internet,
télécharger le programme de laboratoire virtuel et faire des
essais à leur rythme. Lorsqu'ils se présenteraient dans le
vrai laboratoire pour compléter leur formation, ils auraient déjà
une bonne connaissance du fonctionnement des appareils." Des négociations
sont présentement en cours pour la création d'un laboratoire
virtuel de métrologie destiné aux employés de la firme
Nortel.