11 septembre 1997 |
Les drapeaux du campus sont en berne pour le décès de Mère Teresa
"Docteure de l'amour, vous avez cumulé les crédits, répondu aux normes authentifiées par le jury international des peuples, reconnues avec haute louange par l'Université Laval": c'est en ces termes que le cardinal Louis-Albert Vachon invitait Mère Teresa à recevoir, le 11 juin 1986, l'épitoge traditionnelle et à signer au Grand Livre des doctorats honoris causa de l'Université Laval. Une distinction dont, quelques minutes plus tôt, le recteur Jean-Guy Paquet s'était presque excusé: "Nous savons tous, disait-il, que Mère Teresa ne recherche pas ce genre de distinctions. Tout ce qui l'éloigne des indigents auxquels elle consacre son temps et son énergie, tout ce qui la distrait du service à ses frères et soeurs les plus démunis, tout ce qui la prive de porter secours à ceux qui en ont le plus besoin doit, en effet, lui sembler bien secondaire et bien dérangeant". Mais, et c'est là sans doute la meilleure excuse, ne sommes-nous pas en Occident des démunis d'une autre sorte auxquels Mère Teresa est susceptible de réapprendre les gestes du coeur?
Car c'est essentiellement un appel à l'amour, à la paix et à la joieque lancait, il y a 11 ans, à sa façon humble et sereine, la petite religieuse de Calcutta à une foule de quelque 7 000 personnes venues pour la voir, l'entendre et, si possible, la toucher. Tellement, de cette petite femme haute comme trois pommes, largement septuagénaire, au visage buriné sous le voile blanc et bleu, se dégagent un charisme et une force qui, tout au long de cette journée, ont séduit les foules... et même la presse. En effet, celle-ci s'est laissée prendre au jeu puisque, fait rarissime et contraire aux traditions de la profession, les journalistes ont réservé à Soeur Teresa une ovation à la fin de sa conférence de presse. Pourtant, le message de Mère Teresa aux médias avait de quoi les surprendre: elle leur a demandé d'être des porteurs d'amour et de paix et de ne rapporter que de "bonnes nouvelles".
Illustré de quelques anecdotes vécues et choisies pour leur symbolisme, le message de Mère Teresa se résume en quelques mots: Dieu nous aime et est attentif à tout ce que nous faisons. Il nous convie, dès cette terre, à la joie de nous aimer les uns les autres, de vivre ensemble, de prier ensemble et d'aimer Dieu comme Il nous aime. Un message qui n'est certes pas nouveau mais qui, s'il est vécu, remet en question beaucoup de nos certitudes: pour Mère Teresa le bonheur n'est pas un luxe mais un devoir qu'il revient à chacun d'entre nous de vivre.