4 septembre 1997 |
Jusqu'au 6 septembre, au Café des arts, la troupe de théâtre Trois pour un propose des rapiécages originaux.
Vous est-il déjà arrivé de bayer aux corneilles pendant une pièce de théâtre qui n'en finissait plus ou dont le propos vous touchait autant qu'une étude sur la forme des cactus dans le désert du Sahara? Si vous répondez oui à cette question, nul doute que vous apprécierez grandement la formule de Rapiécages qui consiste en la présentation de trois courtes pièces de théâtre, avec ce que cela comporte comme variétés de styles, de tons et de formes. Au programme: La Bible de Bertolt Brecht, Passion simple d'Annie Ernaux et Joseph vendu par ses frères, d'après le récit de l'Ancien Testament.
Regroupant principalement des étudiants de la majeure en théâtre de l'Université Laval, auxquels se joignent des étudiants en littérature et du Conservatoire d'art dramatique, le Théâtre Trois pour un a déjà connu beaucoup de succès en 1995 avec un spectacle empruntant la même formule, intitulé Trois auteurs, un soir. "Pour cette seconde expérience, nous avions d'abord pensé à présenter une seule et même pièce, mais jouée trois fois de façon différente", explique Stéphan Dorion, l'un des responsables de la troupe. "Finalement, chacun des trois metteurs en scène a décidé de choisir lui-même la pièce qu'il avait le goût de monter."
Mise en scène par Steve Beaulieu, la première pièce que propose le Théâtre Trois pour un, La Bible, a été écrite par le célèbre dramaturge allemand Bertolt Brecht, alors qu'il était encore adolescent. Les catholiques ayant envahi le monde, un village protestant affaibli par la fatigue et la famine essaie tant bien que mal de subsister. C'est alors que le chef militaire catholique propose d'épargner le village à la condition de passer la nuit avec la fille d'un bourgeois protestant. Quand la vertu et le sacrifice s'affrontent...
De pièce en pièce
Tiré d'un un roman de l'écrivaine française Annie
Ernaux, Passion simple, la deuxième pièce, est un monologue
relatant la passion d'une femme pour un homme marié qui, lui, garde
ses distances devant cette passion simple dévorante. Prenant quelques
libertés avec l'oeuvre, le metteur en scène Stéphane
Robitaille a adapté le contexte à la réalité
québécoise, notamment en ce qui concerne le langage, sans
pour autant en faire un texte en joual. De plus, le personnage féminin
- professeure dans le roman - s'est muée en une jeune étudiante
en théâtre... J'ai choisi cette pièce parce que tout
le monde, à un moment donné de sa vie, a vécu ou vivra
une passion, affirme Stéphane Robitaille, qui signe ici sa première
mise en scène.
Dernier volet du spectacle: Joseph vendu par ses frères, d'après le récit de l'Ancien Testament. En Palestine, autour d'un puits, trois femmes se reposent et discutent. L'une d'elles récite l'histoire d'un homme vendu par ses frères. Emportées par le récit, les femmes jouent son aventure. Fascinée par cette histoire tirée de la Genèse depuis son tout jeune âge, Hélène Robitaille en assure la mise en scène conjointement avec Stéphane St-Jean.
Amateurs de théâtre original et de qualité à petit prix, ne cherchez pas de fil conducteur à cette trilogie montée de toutes pièces, c'est le cas de le dire. Si certains thèmes se rejoignent dans Rapiécages, la troupe de Théâtre Trois pour un n'y est pour rien. En revanche, ces jeunes metteurs en scène et comédiens partagent la même passion: le théâtre. On peut réserver au 694-1499. Prix des billets: 9 $. Le Café des arts est situé au 1000, rue Saint-Jean. Les représentations ont lieu à 20 h 30.