4 septembre 1997 |
Un gain rapide de poids guette les nageuses qui cessent l'entraînement
Des nageuses d'élite qui interrompent leur entraînement après une saison intensive de compétition ont tendance à gagner rapidement du poids, révèle une étude du Laboratoire des sciences de l'activité physique. Cette augmentation se produit même si la consommation de gras et la quantité totale de calories ingérées demeurent constantes.
Les six athlètes du Rouge et Or qui ont participé à la recherche ont pris, en moyenne, 4,8 kilos, dont 4,3 en graisses, dans les deux mois qui ont suivi la fin de leur saison d'entraînement. "Ces réserves équivalent à environ 170 mégajoules, soit l'énergie qu'elles auraient normalement brûlé en piscine si l'entraînement s'était poursuivi, explique la chercheure Natalie Alméras. Intuitivement, c'est quelque chose que tout le monde soupçonnait mais personne ne l'avait encore démontré sur papier."
Les chercheurs ont aussi noté que, pendant la période d'entraînement (de 18 à 35 heures par semaine en piscine), le pourcentage de graisses corporelles des nageuses suivait de près la quantité de graisses qu'elles consommaient. La même corrélation a été observée dans un groupe de 11 jeunes femmes sédentaires au physique similaire à celui des nageuses, dit Natalie Alméras.
Curieusement, analyse la chercheure, la surconsommation spontanée de calories équivaut au coût habituel de l'entraînement. Il semble donc que, chez des personnes actives et maigres, la consommation d'énergie n'est pas automatiquement réduite à un seuil plus bas lorsque la dépense énergétique est réduite. La même conclusion vaut probablement pour la moyenne des gens, poursuit-elle. On cesse de pratiquer des activités physiques, il faut changer ses habitudes alimentaires sinon, on risque de prendre du poids rapidement.
L'étude, réalisée par Natalie Alméras, Simone Lemieux, Claude Bouchard et Angelo Tremblay, paraît dans un récent numéro de la revue scientifique Physiology and Behavior.