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21 août 1997 ![]() |
Étudiant au doctorat en histoire, Tristan Landry revient tout juste d'un séjour de huit mois à l'Université d'État des sciences humaines de Russie.
En septembre 1996, Tristan Landry s'envolait pour Moscou afin d'y effectuer des recherches dans le cadre de sa thèse de doctorat portant sur le réalisme socialiste en Russie, de 1934 à 1980. En fait, le jeune chercheur a passé le plus clair de son temps à la Bibliothèque Lénine, située au coeur de la ville. De ces innombrables heures passées dans ce haut lieu du savoir réouvert au public lors de la perestroïka, Tristan Landry garde un souvenir mémorable, parlant d'une bibliothèque "magistrale" fourmillant de documents et d'articles indispensables à la poursuite de ses recherches.
Ce séjour dans le pays de Tolstoï constitue une deuxième expérience pour Tristan Landry: durant deux étés consécutifs, en 1994 et 1995, il a en effet suivi des cours intensifs de russe à l'Université de Moscou, et ce, afin de pouvoir lire les Maxime Gorki et autres écrivains dans le texte. La connaissance de cette langue lui a d'ailleurs permis de donner un séminaire sur l'histoire du Québec contemporain à des étudiant russes avides d'en savoir plus long sur ce pays de neige offrant de nombreuses similitudes avec le leur, ne serait-ce que le climat. Ayant eu vent que son auditoire trouvait son langage un peu "démodé", Tristan Landry s'est aperçu que les textes du XIXe siècle et du début du XXe qu'il lisait dans le cadre de ses études influençaient grandement sa façon de d'exprimer. Il s'est alors tourné vers une littérature plus "moderne"...
"La plupart des étudiants à qui j'ai enseigné étaient étonnamment au courant de la situation politique prévalant au Québec, affirme-t-il par ailleurs. Ainsi, ils savaient que le Québec était une province différente du reste du Canada. À cet égard, les questions concernant l'identité et le nationalisme les intéressaient beaucoup. En revanche, ils ne connaissaient à peu pas rien de la littérature et du cinéma québécois." Parallèlement à ce séminaire, Tristan Landry donnait des cours de français, auprès d'étudiants ayant déjà de bonnes notions de cette langue. Pour mettre un peu de piquant dans ses cours, il utilisait une formule dynamique s'apparentant à l'émission de télévision "Piment fort" avec devinettes, charades et histoires à compléter.
En plus de toutes ces activités, Tristan Landry a travaillé à mettre sur pied le Centre Moscou-Québec, au sein de l'Université des sciences humaines de Russie. Créé en juin dernier en partenariat avec le Centre d'études interdisciplinaires sur les lettres, les arts et les traditions de l'Université Laval (CÉLAT), ce centre-russo-québécois d'études comparées des langues, cultures, traditions populaires et de l'histoire Moscou facilitera grandement les stages pour les étudiants des deux universités partenaires. Depuis 1996, une quinzaine d'étudiants du Programme d'études russes de l'Université Laval sont d'ailleurs allés poursuivre leur apprentissage de la langue et de la culture russes à Moscou.
Quant on lui demande d'expliquer son intérêt pour la Russie, Tristan Landry explique que la chute du système communiste, en 1991, a représenté une opportunité incroyable pour les historiens du monde entier d'avoir enfin accès aux archives du pays. Pour sa part, il n'en finit plus de découvrir toute la richesse de l'histoire intellectuelle de ce pays. Sans compter une vie culturelle accessible au commun des mortels avec des billets de théâtre, d'opéra et de ballet offerts à des prix dérisoirement bas. "Depuis 1994, la vie là-bas s'est beaucoup améliorée, ajoute Tristan Landry, ne serait-ce qu'en ce qui concerne les produits alimentaires. En fait, on y trouve pratiquement de tout, et ce, à n'importe quel moment de l'année. Finalement, c'est un endroit où il fait bon vivre. "