5 juin 1997 |
Essai clinique dans cinq centres de radio-oncologie
Au cours des cinq prochaines années, Isabelle Bairati, professeure au Département de médecine sociale et préventive et chercheure au sein du Centre de recherche en cancérologie et du Groupe de recherche en épidémiologie, dirigera un essai clinique dans cinq centres de radio-oncologie du Québec afin d'évaluer l'efficacité de la vitamine E dans la lutte contre le cancer.
L'Institut national du cancer du Canada vient de lui accorder une subvention de cinq ans totalisant 965 000 $ pour la réalisation du projet. Il s'agit de la deuxième subvention en importance attribuée cette année par l'Institut. En 1994, cet organisme lui avait accordé une première subvention de 630 000 $ sur trois ans pour le démarrage de l'étude. Cette nouvelle subvention permettra la poursuite des travaux jusqu'à leur conclusion en 2002.
"Il y a eu beaucoup de discussions sur le potentiel des vitamines dans la lutte contre le cancer et plusieurs études sont en cours à travers le monde pour tester leur véritable efficacité, explique la chercheure. C'est ce que nous voulons faire en étudiant spécifiquement l'effet de la vitamine E dans la prévention des seconds cancers primaires."
Dans 15 à 20 % des cancers de la tête et du cou détectés à des stades précoces (près de la moitié des cas), un second cancer primaire survient dans les années qui suivent. Il n'existe présentement aucun moyen éprouvé pour prévenir les seconds cancers primaires. Les médecins recommandent à leurs patients de cesser de fumer mais les dommages causés par le tabac ont bien souvent déjà fait leur oeuvre.
La vitamine E a cependant démontré un certain potentiel dans la lutte contre le cancer. Des études ont révélé que les personnes qui consomment des suppléments de vitamines E courent deux fois moins de risques d'avoir un cancer de la tête ou du cou. Des données préliminaires suggèrent également que cette vitamine semble efficace pour soigner les lésions pré-cancéreuses de la bouche et pour atténuer les effets secondaires de la radiothérapie.
L'essai clinique dirigé par Isabelle Bairati vise à déterminer si la prise régulière de doses élevées de vitamine E permet de diminuer l'incidence des seconds cancers primaires chez des patients traités pour un cancer initial de la tête ou du cou. De plus, les recherches évalueront le potentiel de cette vitamine pour réduire les effets secondaires de la radiothérapie. Cet essai clinique exigera la participation de 300 nouveaux patients qui viendront s'ajouter aux 250 recrutés dans la première phase du projet.