5 juin 1997 |
L'Association canadienne pour les études irlandaises tient son congrès annuel du 18 au 22 juin
L'Université Laval prendra des airs de douce Eire pendant quelques jours puisque l'Association canadienne pour les études irlandaises y tiendra son congrès annuel du 18 au 22 juin, organisé par l'historienne Marianna O'Gallagher. Une cinquantaine de professeurs ou d'amoureux de la belle île verte, venus d'Europe, des États-Unis et même du Japon, vont réfléchir avec les conférenciers sur les liens tissés au fil des ans entre les francophones canadiens et les Irlandais. Ce colloque prend une importance particulière cette année, car il lance le départ d'une série de festivités dans la région. "L'Été des Irlandais" entend souligner le 150e anniversaire de la Grande Famine qui a obligé des centaines de milliers d'Irlandais à fuir leur pays, et à émigrer en Amérique du Nord en transitant notamment par Grosse-Ile.
Si, aujourd'hui, Québec compte bien peu d'anglophones de souche, les traces du passage des Irlandais, qui ont choisi les États-Unis comme destination finale ou se sont assimilés aux descendants normands, demeurent dans les rues de la Vielle-Capitale ou de Sillery. Robert Grace présentera d'ailleurs un aperçu de l'histoire des survivants à la Grande Famine, tandis que la professeure d'anthropologie Nancy Schmitz évoquera la célébration de la Saint Patrick à Québec. Kenneth Landry abordera de son côté le riche dossier des relations entre Canadiens français et Irlandais au XIXe siècle.
D'autres conférenciers traiteront des événements historiques qui ont donné lieu à des rencontres - et parfois à des frictions - entre francophones et immigrants de l'Eire. Il sera notamment question des malentendus entre Fransaskois et Irlandais, ou de la bataille des soldats américains d'origine irlandaise, regroupés dans les Fenians, pour conquérir le Canada qui aurait alors servi de monnaie d'échange avec le gouvernement britannique afin de récupérer l'Irlande. Plusieurs chercheurs aborderont aussi la question de l'implication des Irlandais dans la révolte des Patriotes de 1837, au Québec et en Onario.
Pour la clôture du colloque, le 22 juin, tous les participants prennent le bateau afin de voir de plus près cette fameuse Grosse-Ile qui a servi de lieu de quarantaine aux Irlandais qui arrivaient souvent épuisés et malades, par bateaux entiers. Des cérémonies auront lieu sur place, tandis qu'un peu plus tôt un historien de Parcs-Canada, André Charbonneau, lancera son livre (1847: Grosse-Ile, the record of daily events) sur les événements quotidiens de 1847, la fameuse année où tant d'immigrants plein d'espoir ont fui la famine irlandaise, et séjourné sur cette île de l'archipel de Montmagny.