5 juin 1997 |
IMMUNOVA EXPLOITERA UNE DÉCOUVERTE DU CRBR
Une entreprise établie dans le Parc technologique va commercialiser une méthode révolutionnaire de transfert génique développée au Centre de recherche en biologie de la reproduction
La compagnie Immunova et l'Université Laval ont paraphé une entente concernant l'exploitation commerciale d'une méthode de transfert de gènes mise au point par des chercheurs du Centre de recherche en biologie de la reproduction (CRBR). En vertu de cette entente, approuvée le 21 mai par le Conseil d'administration de l'Université, Immunova obtient une licence mondiale d'exploitation de l'invention pour une durée de vingt ans.
La découverte qui fait l'objet de l'entente est un procédé biotechnologique qui accroît de façon spectaculaire l'efficacité des transferts de gènes dans des embryons animaux. Grâce à ce procédé, le transfert réussit avec un embryon sur trois alors que le taux de succès obtenu avec les méthodes actuelles est d'environ 1 embryon sur 1000. "Auparavant, on n'avait aucune idée de l'endroit où allait s'insérer le gène qu'on introduisait, explique Marc-André Sirard, directeur du CRBR. On tirait dans le noir en espérant que le gène trouve un bris dans l'ADN. Maintenant, on connaît nos cibles et on ajoute des bouts collants au gène pour qu'il aille s'y fixer".
La nouvelle méthode de transfert génique a été développée par Marc-André Sirard, François Pothier et l'étudiant-chercheur Marc Gagné, maintenant à l'emploi d'Immunova. Appelée "méthode de transgénèse par recombinaison homologue d'ADN", cette découverte est protégée par un brevet depuis le 3 juin 1996. L'invention devrait permettre d'abaisser considérablement le coût de production des animaux transgéniques, un obstacle qui freine bien des entreprises puisque la production d'un seul veau peut exiger des investissements de l'ordre de 1 million de dollars, dit Marc-André Sirard. "Notre méthode de transfert de gènes a un potentiel énorme parce qu'elle pourrait toucher tout le marché des animaux transgéniques".
En échange de la licence mondiale d'exploitation, Immunova versera, pendant les cinq premières années de l'entente, 50 000 $ par année pour soutenir les recherches que Marc-André Sirard et François Pothier effectueront sur le procédé. "Cette somme est appariée par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie et nous utilisons ces fonds pour payer les étudiants-chercheurs qui travaillent sur le projet", précise le directeur du CRBR.
De plus, l'Université obtient 5 % du capital-actions de la filiale créée par Immunova pour exploiter cette technologie. À compter de la sixième année de la convention, l'Université touchera également 5 % des redevances que Immunova ou sa filiale percevra suite à l'exploitation de cette technologie.
"L'Université ne renonce pas à ses droits de propriété intellectuelle sur la découverte, insiste le vice-recteur à la recherche Denis Gagnon. La licence vise essentiellement à reconnaître à Immunova un droit exclusif de commercialisation de cette technologie. Si la compagnie manque à cette obligation, l'Université peut récupérer ses droits d'exploitation."
Créée en 1992 par Jacques Hébert, chercheur au Centre de recherche en rhumatologie et immunologie, Immunova commercialise des trousses diagnostiques en immunologie humaine et animale. La compagnie a son siège social dans le Parc technologique du Québec métropolitain.