5 juin 1997 |
Dans la région de Québec
Les diplômés universitaires de ce groupe d'âge s'en tirent beaucoup mieux
Des données sur le marché du travail, publiées la semaine dernière par la Société québécoise de développement de la main-d'oeuvre de Québec, de la Chaudière-Appalache et du Nord-du-Québec, indiquent que chez les moins de 30 ans, le taux de chômage était de 20,6 % dans la région de Québec au premier trimestre de 1997, contre un taux de 19,6 % au même trimestre l'an dernier. La proportion de jeunes de 15 à 29 ans occupant un emploi (taux d'emploi) est passée de 52,9 % à 47,1 %.
L'auteur de l'étude, l'économiste Sylvain Mélançon, précise que l'absence de données croisées ne permet pas de déterminer, pour la région de Québec, le taux actuel de chômage dans le groupe des personnes de moins de 30 ans détenant un diplôme universitaire. Il mentionne cependant que pour l'ensemble du Québec, en 1996, le taux de chômage chez les diplômés universitaires s'établissait à 5,3 %.
Selon la directrice du Service de placement de l'Université Laval, Micheline Grenier, l'intégration des diplômés et diplômées au marché de l'emploi, toutes disciplines confondues, avoisinerait actuellement les 90 %. Le taux de placement est probablement inférieur dans les disciplines orientées traditionnellement vers la fonction publique, un secteur présentement en décroissance marquée dans la région, mais le virage qui s'y amorce vers la "nouvelle économie", virage dont l'Université Laval constitue une locomotive majeure, ouvre déjà des perspectives d'emploi intéressantes dans le secteur privé.
Une enquête menée en 1996 par le Groupe de recherches institutionnelles sur les effectifs étudiants, auprès de 5 400 titulaires de grade de 1er, 2e et 3e cycles de la cohorte de 1993, indique que dans plus de la moitié des secteurs disciplinaires, le taux de placement était supérieur à 85 % chez les diplômés du premier cycle. Le taux de placement des diplômés de maîtrise est supérieur à 90 % dans 12 des 16 secteurs disciplinaires. Dans le cas des titulaires de doctorat, le taux de placement est de 100 % dans 10 des 13 secteurs disciplinaires.
Au-delà de ces taux de placement plutôt encourageants, qui contredisent plusieurs mythes tenaces sur les difficultés d'intégration des personnes "surformées", certains recoupements laissent entrevoir les nouvelles réalités du marché du travail que doivent vivre beaucoup de jeunes diplômés:
fonctions mal reliées à la formation,travail contractuel à durée indéterminée, emplois parfois précaires. Néanmoins, 86 % des diplômés du premier cycle se disaient satisfaits du travail qu'ils avaient déniché.
Les temps changent, mais le diplôme universitaire demeure toujours un gage de succès, en donnant plus rapidement accès à des emplois réguliers ou à des conditions contractuelles de plus en plus avantageuses. "De plus en plus, c'est le savoir qui va faire la différence dans les organisations, prévoit Micheline Grenier.Une formation poussée est de plus en plus prioritaire. Dans un monde où les tâches et les fonctions sont éclatées, les organisations ont besoin de personnes qui ont appris à apprendre, qui maîtrisent les nouvelles technologies de l'information, qui peuvent s'adapter, qui savent communiquer et qui peuvent le faire en plusieurs langues. Les nouveaux diplômés devront sans cesse réinventer leur travail, savoir lire l'environnement pour y dénicher des créneaux prometteurs, apprivoiser la mobilité, voir le changement comme un défi, cultiver une vision."