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24 avril 1997 ![]() |
L'université québécoise sérieusement menacée
C'est avec satisfaction que la Conférence des recteurs et des principaux d'universités du Québec (CREPUQ) a accueilli l'essentiel du rapport du Groupe de travail sur le financement des universités, selon qui l'ampleur et le rythme des compressions budgétaires se répercuteront sur plusieurs années et mettent en cause la mission des universités québécoises et leur capacité d'offrir la même quantité et la même qualité de services.
"Le portrait que le Groupe de travail trace de la problématique générale du financement, de ses enjeux en termes de qualité et d'accessibilité, des risques que son évolution récente et prévisible comporte pour la société québécoise dans son ensemble rejoint, généralement, le diagnostic que les directions universitaires elles-mêmes posent de la situation actuelle, signale la CREPUQ. Au moment où la gestion financière des universités est plus complexe qu'elle ne l'a jamais été, les chefs d'établissement apprécient au plus haut point la prudence dont le Groupe de travail a fait preuve en ne recommandant pas de chambardement majeur aux règles actuelles de financement."
Certaines recommandations vont même dans le sens d'une plus grande stabilité et devraient être appliquées rapidement, estiment les chefs d'établissement universitaire, qui citent entre autres celle visant l'établissement d'un corridor de ± 2% dans le financement des variations de clientèles, et celle portant sur la mise en place d'une méthode de "lissage" qui permettrait d'éviter le prélèvement, une année donnée, de sommes importantes au titre du service de la dette.
"Plusieurs autres recommandations mériteraient d'être commentées et appuyées, notamment celles touchant le financement des programmes courts, des frais indirects de recherche et de la diplomation. Mais il appartiendra aux établissements eux-mêmes de faire connaître leurs vues sur les recommandations spécifiques, conformément aux positions qu'ils ont prises dans les mémoires qu'ils ont soumis au Groupe de travail, rappelle un communiqué émis par la CREPUQ le 16 avril. Les chefs d'établissement universitaire sont conscients qu'il est nécessaire de redresser les finances publiques du Québec et que les universités doivent poursuivre leur participation à cet effort. Cependant, au moment où l'on entre de plain-pied dans l'économie du savoir, ils apprécient que le Groupe de travail ait jugé bon d'alerter les autorités publiques et la population québécoise aux dangers que font peser sur l'université québécoise l'ampleur et le rythme des compressions budgétaires."
"Après des décennies d'efforts et d'investissement, le Québec s'est doté d'un système universitaire de calibre international. Il serait illusoire de penser que ce système puisse maintenir son caractère concurrentiel en adoptant un niveau et une structure de revenus et de dépenses sensiblement différents de ceux de ses voisins", fait valoir la CREPUQ, qui estime que le Groupe de travail sur le financement des universités a bien saisi l'importance de ces enjeux pour l'avenir du Québec.