24 avril 1997 |
Un demi-million de dollars en cinq ans afin de soutenir les travaux d'une chaire pour promouvoir la participation des femmes en sciences et génie
L'Université Laval vient d'obtenir une des cinq nouvelles chaires créées par le gouvernement fédéral pour promouvoir la participation des femmes en sciences et en génie au Canada. Claire Deschênes, professeure au Département de génie mécanique de la Faculté des sciences et de génie (FSG), devient la première titulaire de cette chaire à l'Université.
Le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie (CRSNG) versera 250 000 $ sur cinq ans à chacune de ces chaires. À cette somme s'ajoutera une contribution égale ou supérieure d'un partenaire industriel. La Chaire de l'Université profite d'un soutien financier de 250 000 $ offert par Alcan Aluminium limitée. La contribution d'Alcan, versée dans le cadre de La Campagne Défi, s'inscrit dans l'une des cinq grandes priorités de la campagne, soit la création de Chaires et fonds d'enseignement et de recherche.
Le CRSNG a attribué une chaire dans chacune des cinq grandes régions canadiennes (Québec, Ontario, Colombie-Britannique, Provinces de l'Atlantique et Prairies). Si les progrès réalisés sont jugés satisfaisants et si l'entreprise privée maintient son appui, les chaires pourront être renouvelées pour un second mandat de cinq ans.
La création de ces chaires fait suite au dépôt, en juin 1996, du rapport du Groupe de travail sur la place des femmes en sciences et en génie. Dans la foulée de ce rapport, le CRSNG a reconnu qu'il existait encore des obstacles à la pleine participation des femmes en sciences et en génie. En plus de s'engager à éliminer les barrières pouvant exister dans ses propres programmes, le Conseil a approuvé le recours à des initiatives spéciales, comme ce programme de chaires, afin d'encourager et d'aider les femmes à participer pleinement au développement de toutes les disciplines scientifiques.
Lever les barrières
Depuis cinq ans, dans la plupart des programmes de sciences physiques et
de génie offerts par les universités canadiennes, le pourcentage
de femmes plafonne à environ 20 % aux premier et deuxième
cycles et à environ 10 % au doctorat. À la Faculté
des sciences et de génie, les femmes représentent plus de
50 % des inscriptions dans les programmes de baccalauréat en sciences
biologiques (biologie, biochimie, microbiologie), mais seulement 14 % dans
les programmes de génie et de physique et moins de 30 % en actuariat,
informatique et statistique.
Les titulaires des chaires ont pour rôle de trouver des façons de remédier à cette situation. Elles doivent élaborer et réaliser des stratégies pour vaincre les craintes et les préjugés qu'ont souvent les jeunes filles à l'égard de leur compétence en sciences et en technologie, pour augmenter la visibilité des femmes scientifiques et ingénieures, pour mieux faire connaître les carrières scientifiques aux jeunes filles, pour intervenir dans les milieux susceptibles d'accueillir des femmes scientifiques en formation ou des professionnelles et pour analyser le pourquoi de la faible présence des femmes en sciences et en génie. Les titulaires doivent aussi développer des méthodes pour évaluer les progrès accomplis suite à leurs interventions et réaliser un plan de communication pour faire connaître les retombées de leurs actions.
La titulaire
Après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise de
l'Université Laval, Claire Deschênes a complété
des études doctorales à l'Institut national de polytechnique
à Grenoble. En 1990, elle devenait la première professeure
de génie à l'Université Laval. Spécialiste des
turbomachines, elle mène des recherches sur l'écoulement dans
les turbines hydrauliques et son influence sur le comportement des machines.
Claire Deschênes est reconnue pour la qualité de son enseignement ainsi que pour ses activités touchant l'accès à l'égalité et l'intégration des étudiantes et des étudiants. Elle a été présidente du Comité facultaire d'intégration de la clientèle étudiante, membre du Comité de la condition féminine du Syndicat des professeurs de l'Université Laval et du Comité paritaire de mise en application de son programme d'accès à l'égalité. Elle a participé aux travaux du Groupe de travail du CRSNG mis sur pied l'an dernier et elle a été membre du Comité scientifique de la Chaire sur la condition des femmes de l'Université Laval.
La titulaire profitera de la collaboration du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) pour réaliser certains volets de son programme. La Centrale de l'enseignement du Québec a aussi offert son appui et sa collaboration aux activités de la Chaire Alcan/CRSNG.