3 avril 1997 |
Ce sont les spécialistes du Centre de recherche en horticulture qui auront préparé, en serres, l'éclosion simultanée de plus de 2 000 plants pour les Floralies internationales de Québec.
Imaginez un peu le casse-tête. 2 000 plants de rosiers, d'azalées, de rhododendrons, de forsythias, des arbustes, des chênes et autres, arrivés depuis quelques semaine dans les serres du Centre de recherche en horticulture, doivent parvenir à floraison ou se parer de feuilles exactement la même semaine, alors que dehors, la neige n'en finit plus de neiger. Cette avancée spectaculaire du printemps repose sur les épaules des chercheurs et des techniciens du CRH qui apportent leurs connaissances et leur expertise à la Société des Floralies internationales de Québec, dont le salon, regroupant une trentaine d'exposants, se déroule au Centre des congrès de Québec, du 4 au 13 avril.
Depuis plusieurs semaines, Blanche Dansereau, professeure au Département de phytologie, et son équipe jouent donc aux magiciens pour favoriser l'éclosion simultanée de variétés très différentes. Les horticulteurs participant aux Floralies leur ont délégué la délicate tâche de "forcer" leurs plants, car ils ne disposent pas de main-d'oeuvre suffisante avant le printemps. Un petit peu de fertilisant par ici, plus de chauffage et de lumière artificielle par là, tout le secret d'une éclosion dans les temps réside dans le savant dosage d'eau, de lumière, et de température que les chercheurs du CRH étudient depuis plusieurs années. "Certains cultivars nous sont moins connus, remarque Blanche Dansereau. J'ai dû remettre en chambre froide des plants de rhododendrons, dont les variétés ont commencé à s'ouvrir il y a deux semaines. En les conservant à cinq degrés Celsius, cela stabilise l'éclosion au même stade."
Un marché en croissance
Pour mener sa tâche à terme et livrer les 2 000 plants en pleine
forme le jour de l'inauguration des Floralies, l'équipe du CRH tente
d'éviter quelques écueils comme l'apparition de moisissures,
en particulier sur les rosiers, ou de pucerons qui s'attaquent volontiers
aux plantes poussées. Au fil des ans, les chercheurs en horticulture
constatent que de plus en plus de salons demandent à utiliser des
plantes volumineuses ou des arbres de trois à cinq ans d'âge,
en dehors des périodes normales de végétation. Il existe
donc peut-être un segment de marché à saisir pour des
étudiants interessés à devenir des horticulteurs spécialisés
dans ce type de technique.
Les visiteurs des Floralies pourront, par ailleurs, flâner dans un aménagement horticole concocté par le Centre de recherche en horticulturte, puisque ce dernier partage un kiosque avec la Ville de Québec. Plusieurs professeurs participeront également à des jurys techniques pour évaluer la qualité des fleurs et des plants, ainsi que leur esthétique. Jacques Brodeur, professeur d'entomologie, ira inspecter les plants en provenance de l'étranger et vérifier qu'ils n'apportent avec eux aucun hôte indésirable. Les Forces armées canadiennes ont en effet mis un avion militaire à disposition des Floralies, pour que les exposants européens puissent transporter leurs protégés dans les meilleures conditions. L'appareil s'appelle d'ailleurs pour l'occasion "Guns and Roses".