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3 avril 1997 ![]() |
La CADEUL et le journal Impact Campus sont liés l'un à l'autre de deux façons. D'une part, la CADEUL en tant qu'association étudiante de campus est une source d'information importante et privilégiée pour le journal. Les activités de l'association font bien normalement l'objet de nombreux articles puisque le journal traite des questions étudiantes d'abord et avant tout. Vu de cet angle, la CADEUL constitue un acteur important sur la scène étudiante et universitaire. D'autre part, la CADEUL et Impact Campus sont liés parce que la CADEUL, au nom des étudiants et des étudiantes, assure une partie du financement d'Impact Campus et lui confère son statut de journal des étudiants et étudiantes de l'Université Laval. Vu de cet angle, la CADEUL joue un tout autre rôle.
Lors de la séance ordinaire du 23 février dernier, le conseil d'administration de la CADEUL décidait de faire parvenir au journal Impact Campus une lettre les informant de l'urgence de reprendre les négociations pour les ententes relatives à la page CADEUL et au financement. Le conseil, dans le but que ne s'éternisent ces négociations, a donc demandé au journal de déléguer à nouveau des représentants pour négocier avant le vendredi 7 mars 1997, 16 h, à défaut de quoi la CADEUL considérerait qu'Impact Campus renonçait à la cotisation et désirait devenir un journal indépendant. Au terme du délai, la CADEUL recevait une lettre qui indiquait que le journal maintenait généralement sa position de négocier seulement l'entente sur la page CADEUL et non celle sur le financement. La CADEUL ne trouvait alors donc pas réponse à sa demande.
La CADEUL est reconnue en vertu de la loi sur l'accréditation et le financement des associations étudiantes. Cette loi accorde à la fois des devoirs et des droits aux associations étudiantes. Entre autres, les associations ont le droit de percevoir une cotisation à la source dans le but d'assurer une base de financement solide et ainsi assumer pleinement leurs rôle et devoirs. Ce droit peut être considéré comme un privilège dans une société comme la nôtre puisque deux types d'organisations seulement jouissent de ce droit: les regroupements syndicaux et les associations étudiantes. Un privilège donc, accordé afin de donner un moyen à ces groupes sociaux de s'organiser, de se faire entendre et de faire respecter leurs droits. Une assurance pour les membres également puisque cette loi donne aux associations étudiantes le droit unique de perception de cotisation auprès de leur membres, reconnaissant ainsi leur statut en tant que seuls représentants légitimes des étudiants et des étudiantes. Bien entendu, des obligations se rattachent à ce privilège comme le fait de devoir rendre des comptes sur l'utilisation de ces cotisations. Ce qui est tout à fait normal.
La CADEUL verse au journal Impact Campus plus de 25 000 $ par année qui proviennent directement des cotisations étudiantes. En fait, l'association utilise son droit de cotiser afin d'être en mesure d'assurer au journal cette base stable de financement. Et par le fait même, elle lui confère implicitement le statut du journal officiel des étudiants et des étudiantes de l'Université Laval.
Le fait qui semble poser un problème dans la négociation est la présence d'un membre du comité exécutif de la CADEUL au conseil d'administration du journal, ce qui constitue, aux yeux des dirigeants de celui-ci, un signe d'ingérence. Le conseil d'administration de la CADEUL considère plutôt qu'il est de son devoir d'y déléguer un de ses officiers. En fait, les postes de représentants de la CADEUL ont toujours existé au sein du conseil d'administration du journal. La différence réside dans l'interprétation que font les dirigeants du journal qui considèrent que ces postes doivent être comblés par des étudiants-membres de la CADEUL et non par ses dirigeants.
C'est donc dire qu'on reconnaît que la CADEUL, au nom des étudiants, perçoive en tant qu'association, une cotisation pour le journal mais on ne reconnaît pas qu'elle doive, au nom des étudiants, assumer les responsabilités qui lui sont inhérentes. Il est en effet difficilement concevable que la CADEUL verse à un organisme une partie de sa cotisation pour un montant équivalent à plus de 25 000 $ sans qu'elle puisse veiller directement à l'utilisation de ces fonds et qu'en bout de ligne, elle détienne seule l'entière responsabilité de justifier la totalité du montant de la cotisation qu'elle perçoit. Il faut également savoir que le conseil d'administration du journal est actuellement composé de quinze membres qui sont tous supposément étudiants et membres de la CADEUL. Leur statut de membre ne fait cependant pas d'eux des représentants de l'association. Dans la proposition que nous avions faite, la représentation de la CADEUL au sein du conseil d'administration aurait donc été d'un sur quinze. Nous avions de plus inséré une clause dans notre proposition qui empêchait la CADEUL d'intervenir de quelque façon que ce soit dans le contenu éditorial du journal. La proposition de la CADEUL, au contraire de ce que peuvent laisser croire certains éditoriaux, ne brimait en rien la liberté de presse dont jouit présentement le journal.
Nous avons, à plusieurs reprises, discuté avec les dirigeants du journal. Et la constante qui se dégageait de ces discussions était qu'Impact Campus désirait être complètement indépendant vis-à-vis la CADEUL. Une proposition en ce sens a d'ailleurs fait l'objet d'un débat au conseil d'administration du journal. Nous y voyions là une volonté claire. De plus, ces discussions entourant les ententes entre la CADEUL et Impact Campus durent depuis plusieurs années et ne font que compromettre les bonnes relations entre les deux organismes. Il semble que le journal ait évolué vers une plus grande autonomie et veuille voler de ses propres ailes complètement.
Suite à la réponse d'Impact Campus, le conseil d'administration de la CADEUL s'est alors réuni pour tenir une séance spéciale. Nous avons alors considéré tous les aspects de la question et élaboré toutes les possibilités. Puisqu'Impact Campus nous a fait savoir qu'il désirait maintenir sa position, le conseil d'administration a rejeté sa demande de délai supplémentaire considérant que la période de négociation avait assez duré. En tant qu'administrateurs et responsables en totalité des cotisations que la CADEUL perçoit de ses membres, dans le but de remplir son rôle adéquatement et d'assumer les responsabilités inhérentes au privilège des associations étudiantes de percevoir une cotisation à la source et afin de pouvoir maintenir de meilleures relations avec le journal Impact Campus dans un autre cadre que celui d'organisme subventionnaire et d'organisme subventionné, le conseil d'administration de la CADEUL, dans le meilleur intérêt des deux organismes, ne versera plus la cotisation au journal afin que celui-ci obtienne sa pleine et entière indépendance.
La CADEUL tient toutefois à assurer qu'elle désire continuer de collaborer avec le journal afin que nous puissions devenir de meilleurs alliés dans le meilleur intérêt de ses membres pour la diffusion et la transmission d'information relative aux enjeux qui toucheront de près ou de loin les étudiants et les étudiantes de l'Université Laval.
Ex-candidat au poste de recteur de l'Université Laval, je considère que mon expérience fut positive à tous les points de vue. Même si ma candidature n'a pas été retenue au premier tour de scrutin, je constate aujourd'hui, avec étonnement et en même temps avec une certaine fierté, que plusieurs des éléments contenus dans mon programme ont fait depuis les deux dernières semaines la manchette des médias en général. C'est peut être dû à l'effet du hasard ou encore à la perception qu'un "outsider" peut avoir de la situation générale de l'Université tant du point de vue des orientations de la gestion financière que pédagogique.
En effet, dès le 4 mars, le premier débat, organisé par le Réseau de valorisation de l'enseignement, avait pour thème "La qualité de l'enseignement: une question d'argent?" Ce thème qu'on a retenu répondait sûrement aux préoccupations des gens du milieu universitaire (étudiants) et était à toute fin pratique le titre de mon programme: "Une saine gestion pour une meilleure qualité d'enseignement".
Le 11 mars paraissait dans Le Soleil un article intitulé "Les recteurs crient à l'injustice". La FEUQ dénonçait les dirigeants universitaires qui sont mieux payés que le Premier Ministre. À l'item 6 de mon programme (Voir le Fil du 27 février 1997) je propose de ramener le salaire du recteur au niveau de celui du Premier Ministre moins un dollar. Cette proposition tient au fait que quiconque prétend être soucieux et conscient de la situation financière autant provinciale qu'universitaire doit montrer l'exemple. De plus, j'estime que moralement et socialement il est inacceptable que les dirigeants payés à même les deniers publics soient mieux rémunérés que le Premier Ministre.
Le 13 mars, toujours dans le quotidien Le Soleil, sous l'article "Place aux jeunes", les universités Concordia et McGill réclament du gouvernement un décret fixant à 65 ans l'âge de la retraite. Je crois qu'il n'est pas nécessaire de faire un décret. À l'item 5 de mon programme, je propose une mesure pour favoriser et inciter le départ à la retraite en introduisant une mesure appelée La retraite inversée. Il s'agit, en effet, de faire en sorte que le professeur qui, rendu à l'âge de prendre sa retraite, c'est-à-dire celui qui remplit tous les critères d'admission à l'obtention de sa retraite et qui refuse de quitter, voie son régime de pension pénalisé, à chaque année suivant cette date butoir, d'un certain pourcentage comme, par exemple, la première année de 1 %, la deuxième année de 2 %, etc. Ceci a comme avantage de laisser à l'individu le choix de son départ en fonction de ses "priorités".
Le 15 mars, toujours dans le journal Le Soleil, on mentionne que l'ex-recteur de l'Université du Québec à Rimouski travaille actuellement à la recherche de revenus par la création d'une compagnie. À l'item 10 de mon programme, je propose d'augmenter le partenariat avec le secteur privé en offrant des services de tous genres en vue d'augmenter les revenus. Il s'agirait en fait de créer un organisme ou une compagnie chargée d'identifier tous les intervenants du secteur privé, grands comme petits, avec laquelle l'Université pourrait partager des choses.
Enfin, encore récemment, madame la ministre Marois rappelait à tout le monde de l'éducation, sur les ondes de la radio, l'incontournable nécessité d'harmoniser les programmes d'enseignement. Dans ce contexte, j'avançais l'idée de la formation d'un consortium impliquant le secondaire, le collégial et l'université afin d'établir un continuum dans la formation dont l'Université serait le principal maître-d'oeuvre et artisan. La réalisation de ce projet créerait un véritable changement et une synergie qui dynamiserait tout le système d'enseignement.
Il y a deux ans , l'ambassadeur américain au Zaïre a lâché des paroles qui nous semblent aujourd'hui prophétiques: "Ou bien on organise les élections, Mobutu fraude et passe, ou on attend seulement sa mort, il n'ya pas d'autres solutions" .
Mobutu est au pouvoir depuis maintenant 32 ans. En 1990, le mandat qu'il avait obtenu suite aux élections truquées venait à échéance. Il s'acroche au pouvoir sans mandat, menace de mort ceux qui réclament son départ. La Conférence nationale, qui est parlement de facto, timidement le confirme au pouvoir. C'est le début d'un troisième coup d'État. Le premier ayant eu lieu en 1960 peu après que le pays soit entré dans le concert des nations libres. Le deuxième, avec l'aide des Belges et des Américains, a été couronné de succès en 1964.
L'homme que l'on croyait mourant a été hospitalisé trois fois, en Suisse pour une opération d'un cancer de la prostate. La France l'a accueilli dans ses hôpitaux.Mais que va-t-il faire maintenant à Kinshasa? Laurent- Désiré Kabila, chef de rébellion, vole de victoire en victoire. Il a déchiré le pays et ses millitaires en occupent une partie au nord. On le soupçonne d'être soutenu par les pays voisins du Zaïre qui nient toute implication dans cette rébellion. M. Léon Kengo à éte limogé par le parlement zaïrois qui avait aussi contesté son élection. Les militaires zaïrois soutenus par les mercenaires recrutés par Mobutu, quand ils s'avouent vaincus dans une province, volent les biens des habitants et violent les femmes avant de quitter les lieux. C'est ainsi que deux pasteurs évangélistes ont été tués à bout portant. Plusieurs témoins dénoncent en particulier le colonel Dominic Yogo, qui a enfermé et torturé à l'électricité certains de ses prisoniers.
D'après d'autres sources dignes de foi provenant des rescapés, 19 des 76 prisonniers de mercenaires serbes ont été éxécutés. A dire vrai, le passage des millitaires de Mobutu est horible pour la population locale. La communauté internationale ne s'occupe pas du sort des Zaïrois, ni ce celui des refugiés qui circulent et meurent dans la forêt au Zaïre. Or il y a quelques années, nous avons assisté à une campagne menée par des Américains pour sauver une baleine prise au piège dans la glace. Aujourd`hui, des vies humaines sont abandonnées sans secours au Zaïre. Les Américains se sont empressés de prendre contact avec Laurent Désiré Kabila, qu'ils souhaitent placer au pouvoir car Étienne Tshisekedi les boude. Les Belges ont emboité le pas sauf les Francais qui croient encore naïvement à la résurrection du régime de Joseph-Désiré Mobutu.
Le Zaïre est une poule aux oeufs d'or. Sa population constitue une couche des peuples les plus pauvres de la planète. Ces pauvres ne sont-ils pas assis sur un tas d'or? Voila pourquoi la France, la Belgique et les USA, qui ont placé et soutenu Mobutu, continuent de s'ingérer dans les problemes internes du Zaïre pour imposer des solutions. Les chefs d`État africains se sont réunis lors d'un sommet à Nairobi pour trouver une solution au conflit au Zaïre. Nous retenons qu'il n'est ressorti de leur réunion que des voeux pieux pour une cessez-le- feu. Vont-ils être écoutés par le chef des rebelles zaïrois?