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20 mars 1997 ![]() |
Après avoir complété un baccalauréat en relations industrielles à l'Université de Montréal où elle s'était spécialisée en ergonomie, Nancy Cameron a choisi l'Université Laval pour poursuivre ses études au 2e cycle. Elle a opté, cette fois, pour une spécialisation en santé et sécurité au travail. Pour les fins de son mémoire de maîtrise sur l'activité des chauffeurs de camions de courte distance, étude supervisée par Fernande Lamonde, du Département des relations industrielles, elle a pris place du "côté passager" pendant quatre mois, à raison de deux jours par semaine, afin de comprendre le comportement des chauffeurs en situation réelle de conduite,
Grâce à la collaboration de trois compagnies de transport, Nancy Cameron a pu observer certains problèmes soulevés par les transporteurs en ce qui concerne l'amélioration du bilan de productivité et de sécurité, la réduction des bris de marchandise et l'optimisation du chargement des camions. L'observation des chauffeurs en temps réel lui a ensuite permis de proposer des solutions concernant la formation de ces derniers. Selon elle, cette formation devrait être axée non seulement sur les compétences techniques (comment conduire un camion), mais aussi sur les compétences réelles, comme la capacité des camionneurs de produire un itinéraire évitant les déplacements inutiles. Nancy Cameron a également fait d'autres propositions pour améliorer l'organisation du travail et l'équipement matériel dont les conducteurs ont besoin, comme par exemple la conception d'un outil les informant du poids de leur chargement.
"Il est facile de rejeter la responsabilité sur le camionneur lorsque surviennent des accidents sur la route, mentionne Nancy Cameron. Les chauffeurs ne sont pas nécessairement et automatiquement responsables. On doit tenir compte des conditions de travail et du contexte dans lequel ils oeuvrent. En outre, grâce à l'expérience acquise au cours des années, ils développent des trucs améliorant leur productivité, ce qui minimise les détours et réduit par conséquent les coûts d'essence. Finalement, c'est aux syndicats d'entreprise et aux grands décideurs que revient la tâche de fournir aux chauffeurs de camion les outils et la formation appropriés."
Aux dires des chauffeurs de camion, les automobilistes entretiennent beaucoup de préjugés à leur égard, a constaté Nancy Cameron. "Les gens trouvent qu'ils conduisent trop vite, prennent beaucoup de place sur la route et ne donnent aucune chance de passage aux voitures. Mais les conditions de travail font en sorte qu'ils ont, d'une part, un imposant chargement à transporter, et d'autre part, un horaire et un itinéraire précis à respecter. Bien peu de gens prennent ces facteurs en considération. Pourtant, la route appartient autant aux camionneurs qu'aux automobilistes."