20 février 1997 |
Counseling
"À l'université, on nous demande d'être des "têtes"... ce qui ne devrait pas nous empêcher d'être branché sur notre corps." En pleine cité de la culture de la matière grise, au coeur même des préoccupations pédagogiques et de l'expansion des facultés intellectuelles, le corps est bien souvent relégué au second plan alors qu'il a tant à nous apprendre.
La psychologue Louise Careau, du Service d'orientation et de counseling, rencontre quelques fois, au gré de ses consultations, de ces jeunes adultes qui ne font pas toujours corps avec le "véhicule" qu'ils habitent. Nullement circonscrit au seul monde universitaire, le phénomène d'inattention à son corps commanderait davantage de vigilance, juge-t-elle, car nos réactions physiologiques sont "une source quotidienne d'informations sur notre vécu immédiat".
Un livre ouvert
"Le corps étant le lieu où s'enregistrent nos expériences
humaines, nos impressions, sensations physiques, perceptions, émotions,
rêves, pensées, où se déploie notre conscience,
il est bon de faire le lien entre le vécu affectif et le vécu
physique. Cela entraîne souvent un soulagement, un réconfort",
constate Louise Careau.
Et Dieu sait si les occasions d'"être à l'écoute" sont nombreuses dans la vie d'un ou d'une jeune adulte universitaire! Contrôles, examens, travaux, horaires, amours, déprimes, insomnies charrient dans leurs chevauchements ou chassés-croisés une pléthore de maux et de malaises - au-delà des besoins primaires. Il importe donc d'être attentif à ces malaises et d'en saisir les messages, dira la psychologue.
"Il serait téméraire toutefois de faire des généralisations et de conclure immédiatement à la somatisation: tout malaise ou toute maladie n'origine pas nécessairement d'un problème psychologique", prévient-elle.
Matière à examen
"L'esprit sain dans un corps sain" devient palpable lorsqu'on
est en mesure de questionner - seul ou avec de l'aide - sa façon
de vivre, de repenser son équilibre de vie, indique Louise Careau.
D'abord, il est essentiel, selon elle, de bien s'alimenter, de ne pas sauter
de repas, de s'assurer d'avoir dormi en moyenne de sept à huit heures
par nuit, de se divertir et de relaxer. Sur le plan affectif, par ailleurs,
il est important de se confier, de trouver des solutions le plus rapidement
possible à ses problèmes, et de consulter si nécessaire,
prescrit la psychologue du Service d'orientation et de counseling.
"Le corps est un porte-parole fiable. En étant plus attentif, plus présent à ce qui se passe, on en arrive à mieux se comprendre et à surmonter nos difficultés", réaffirme-t-elle.