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13 février 1997 ![]() |
L'astrophysicien coordonnera jusqu'en 2001 les efforts
canadiens dans ce projet international
Le Conseil national de recherche du Canada vient de nommer Jean-René Roy au poste de responsable scientifique canadien du Projet des télescopes Gemini. À ce titre, le professeur du Département de physique coordonnera, jusqu'en 2001, les efforts de la communauté scientifique canadienne à la réalisation de ce projet de télescopes internationaux.
Le projet Gemini prévoit la construction et à la mise en opération de deux télescopes dotés de miroir de huit mètres, appelés à ouvrir une nouvelle fenêtre sur l'espace. "Ces télescopes seront parmi les plus performants des télescopes terrestres du début du prochain millénaire, dit Jean-René Roy. Ils permettront les observations dans le domaine de la lumière visible mais ils seront particulièrement bien adaptés pour capter et traiter la lumière infrarouge. Ceci favorisera les recherches sur les galaxies lointaines, sur les régions de formation d'étoiles de même que la recherche de planètes semblables à la Terre. La qualité des observations de Gemini dans l'infrarouge dépassera celle du télescope spatial Hubble."
Six pays collaborent au projet Gemini et en partagent la facture globale de 240 millions de dollars: les États-Unis (50 %), le Royaume-Uni (25 %), le Canada (15 %), le Chili (5 %), l'Argentine (2,5 %) et le Brésil (2,5 %). Les télescopes sont présentement en construction, l'un au sommet du Mauna Kea à Hawaii (4 253 mètres d'altitude) et l'autre sur le Cerro Pachón (2 737 mètres) au Chili. "L'un des éléments qui distinguent le projet Gemini des autres grands observatoires en construction ailleurs dans le monde, dit Jean-René Roy, est que nous avons deux télescopes, l'un dans l'hémisphère nord et l'autre dans l'hémisphère sud, ce qui nous donne une vue d'ensemble sur tout le ciel." Les deux sites ont été retenus pour la qualité des images astronomiques qu'on y obtient en raison de leur altitude élevée et des températures froides qui y prévalent. Ces conditions minimisent l'absorption de la lumière infrarouge par la vapeur d'eau de l'atmosphère .
Le télescope Gemini d'Hawaii sera terminé à la fin de 1998 et les premiers projets de recherche commenceront en 1999. L'ouverture du télescope chilien suivra un an plus tard. Le Canada disposera de 15 % du temps total d'observation et ces heures d'observation seront attribuées aux scientifiques canadiens par le biais de concours. La sélection des projets canadiens sera confiée au même comité qui gère présentement les demandes de projets pour le télescope Canada-France-Hawaii.
Le mandat de Jean-René Roy l'amènera jusqu'à la phase de mise en opération des télescopes nord et sud. D'ici 2001, il veillera donc à ce que la participation canadienne, qui porte principalement sur l'instrumentation, soit réalisée conformément aux attentes des scientifiques et aux prévisions budgétaires. Il présidera également le Comité scientifique canadien d'orientation de Gemini, un groupe composé de représentants des futurs utilisateurs, et représentera le Canada au sein du bureau international de Gemini, situé à Tucson en Arizona.
"À 53 ans, il s'agit pour moi d'un formidable défi. Lorsque j'étais étudiant-chercheur, des astronomes construisaient le télescope Canada-France-Hawaii, dont j'ai pu profiter par la suite pour mes recherches. Ma participation à Gemini me permet de retourner l'ascenseur à une nouvelle génération d'astronomes. Mais, ajoute-t-il aussitôt, j'ai bien l'intention de proposer des projets pour pouvoir moi aussi profiter de ces télescopes."
Les quelque 36 millions de dollars investis par le Canada dans Gemini proviennent du Conseil national de recherche du Canada, du Conseil de recherche en sciences naturelles et génie et de Westar, un consortium d'universités canadiennes dont fait partie l'Université Laval.