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13 février 1997 ![]() |
Chers membres de la communauté universitaire, donc aussi chers collègues étudiants,
Voilà que depuis quelques semaines, un événement spécial se déroule entre les murs de notre vénérable institution. En effet, la campagne électorale devant mener à l'élection du prochain recteur de l'Université Laval bat son plein. Après cette élection, la vie risque-t-elle de reprendre simplement son cours normal?...
Pourtant, dans le contexte de tourmente que nous connaissons tous, le prochain recteur de l'Université Laval pourrait avoir l'occasion de relever d'extraordinaires défis et d'instaurer un vent de changement à travers notre établissement qui fêtera ses 145 ans d'existence cette année. Sans prétention, et dans le cadre d'un effort honnête de la part de toute une équipe de travail qui s'est donnée pour objectif de formuler une vision d'avenir cohérente et réaliste pour cette institution qui nous sert littéralement de milieu de vie, j'ai décidé de porter ma candidature au poste de recteur de l'Université Laval.
Certes, il est vrai que mon inexpérience saute aux yeux. Cela ne m'empêche pas d'avoir le courage de mes convictions. Par contre, mes réalisations, bien que modestes, m'ont tout de même permis de développer une certaine vision générale de la société qui, même si elle demeure incomplète, me permet à mon avis sinon de comprendre au moins d'avoir une oreille attentive à l'égard de la situation de nombre de gens. Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur l'ensemble de mes réalisations étant donné les autres éléments qu'il me reste à soumettre à votre réflexion. Néanmoins, il m'importe de tracer les grandes lignes de mon implication sociale et communautaire: je participe à l'administration de développement socio-économique et j'ai récemment fondé une entreprise dans le domaine de l'informatique en plus d'exercer mes fonctions d'étudiant à temps plein. J'ai également l'honneur de travailler avec une équipe composée de personnes dont l'implication socio-communautaire est telle que je puis vous assurer que l'ensemble de toutes ces expériences mises bout à bout vont permettre à coup sûr la diversification du débat dans cette campagne.
Par ailleurs, je dois spécifier que ma candidature ne s'inscrit pas dans un objectif de contestation pur et simple. Mon équipe et moi cherchons plutôt à démontrer qu'il est possible de faire bouger et d'améliorer les choses en faisant preuve de dynamisme et d'innovation, deux conditions nécessaires pour compléter entièrement l'arrivée de l'Université Laval dans le Xxe siècle. C'est au cours d'une conférence de presse qui se tiendra dans les prochains jours que nous allons diffuser l'ensemble des idées auxquelles nous avons réfléchi et que nous avons jugées pertinentes en ce qui concerne les améliorations à apporter à notre importante institution, une nécessité incontournable.
J'ai toujours cru qu'un recteur se devait d'être un rassembleur, un porte-parole, un agent de développement, un défenseur de la communauté qu'il représente. Fort malheureusement, et à la lumière de ce qui caractérise la vie universitaire des dernières années, force est de constater que la réalité n'est pas toujours conforme à cet idéal. À la suite des appuis qui m'ont été acheminés par nombre des mes collègues, j'en suis donc arrivé à la conclusion qu'il était fort légitime de transmettre notre vision d'une telle profession à travers des idées réalisables et formulées dans le but d'améliorer la situation des intervenants qui oeuvrent sur le campus, et notamment celle des étudiants qui constituent à mon avis la raison d'être d'une institution universitaire.
C'est dans ce cadre que nous avons initié un exercice de réflexion dont les principales conclusions démontrent que le prochain recteur devra relever le défi d'arrimer solidement le principe milieu universitaire de la région de Québec aux milieux socio-économiques et éducatifs de notre société. Plus concrètement, cela signifie que l'Université Laval doit investir davantage ses ressources dans des activités d'enseignement et de recherche tout en se dotant des outils pour améliorer la qualité de sa formation. Une université moderne doit également prendre conscience de la nécessité d'une collaboration beaucoup plus étroite avec les employeurs potentiels afin de permettre aux étudiants de se retrouver avec une expérience à leur portée et un espoir accru d'employabilité ultérieure. La qualité du diplôme de notre université ne s'en porterait que mieux.
De plus, le prochain recteur devra consacrer bien plus d'énergies à la promotion du rayonnement de l'Université Laval. En effet, une université se doit d'exercer un rôle social fort important , plutôt que de limiter l'ensemble de ses activités à l'intérieur de ses murs. En effet, nombre de projets en collaboration avec d'autres institutions de la région, y compris les cégeps et établissements secondaires pourraient voir le jour sans nécessairement devoir faire face à d'insurmontables contraintes budgétaires. Cela impliquerait donc une augmentation de la présence de la principale institution universitaire de Québec dans la région ainsi qu'un rehaussement de son prestige nationale et international, afin de restaurer une tradition de fierté qui fait malheureusement défaut à notre université depuis un certain temps.
Enfin, nous sommes d'avis que le prochain recteur devrait exiger la plus grande transparence en toutes circonstances de la part de tous les intervenants universitaires, y compris de lui-même. Transparence, rigueur, ouverture et dynamisme, voilà donc quels sont les thèmes que j'ai l'intention de défendre et de soumettre à votre réflexion d'ici à ce que l'élection du recteur s'effectue, le deux avril prochain. De plus, cette course au rectorat sera pour moi l'occasion de défendre un principe qui m'est cher: l'importance d'une éducation de qualité. En effet, la connaissance représente un investissement dont toute société ne saurait se passer pour assurer la stabilité de son développement. Je puis vous assurer que j'y crois fermement.