30 janvier 1997 |
Politique de gestion des ressources humaines
La nouvelle Politique de gestion des ressources humaines que vient de se donner l'Université fait le pari du respect des personnes, de la décentralisation, de la compétence et de l'esprit d'équipe.
L'Université Laval s'apprête à prendre un grand virage. Le Conseil d'administration a en effet adopté, à sa séance du 20 novembre 1996, un document qui changera radicalement les façons de faire et d'agir des membres de son personnel au cours des années à venir: la Politique de gestion des ressources humaines.
"Ce que contient cette politique, ce sont des valeurs communes, c'est notre crédo comme collectivité universitaire. Si tous nos gestionnaires adhèrent aux valeurs qu'elle recèle, s'ils les mettent en pratique, nous aurons partout une gestion des ressources humaines caractéristique de notre université", explique Alain Vinet, vice-recteur aux ressources humaines.
Valeurs, principes et actions
Aboutissement d'une démarche de fond mise en branle il y a trois
ans, dans le cadre de l'opération de réingénierie des
processus administratifs, la nouvelle politique table d'abord sur des valeurs
comme le respect des personnes, la reconnaissance de la diversité,
l'esprit de service, la compétence et l'esprit d'équipe. Elle
constitue, dans ce sens, pour reprendre les termes du vice-recteur, "un
élément important de l'identité collective".
Pour mieux incarner ces valeurs dans la vie quotidienne, elle établit par ailleurs sept principes de gestion que l'Université entend respecter: attirer et garder à son emploi des personnes compétentes, motivées et contributives à sa mission; offrir à toutes ces personnes des possibilités de carrière; exiger des gestionnaires un engagement constant envers leurs collaborateurs; offrir des programmes de formation; instaurer des pratiques de communication ouverte et franche; responsabiliser toutes les personnes à l'emploi de l'Université et les rendre imputables de leurs actions et de leurs décisions; rechercher la simplicité et la souplesse dans les actions et les transactions, promouvoir la flexibilité et la créativité.
Des plans d'action sont prévus, d'un autre côté, pour actualiser cette politique générale. Ainsi, un plan d'action en équité d'emploi devrait être examiné lors d'une prochaine séance du Conseil d'administration. Un autre ayant trait à la formation professionnelle devait être soumis à la direction de l'Université cette semaine. Un plan d'action en matière de gestion de carrière est sur le point d'être terminé. Une révision de politiques particulières et de programmes existants a aussi été amorcée. Le vice-recteur aux ressources humaines participera pour sa part à plusieurs rencontres avec tous les gestionnaires, au cours desquelles leur seront présentés, entre autres, des ébauches de plans de formation.
Unités dans la diversité
"Il y a une idée centrale, une idée de base qu'il ne
faut pas oublier: c'est que, finalement, il n'y a de bonne gestion des ressources
humaines que dans les unités. C'est la que ça se passe, d'où
l'importance de la formation des gestionnaires", affirme Alain Vinet
lorsqu'on lui demande comment il pense réussir à amener tous
les gestionnaires et l'ensemble des employés à adhérer
à la philosophie de la nouvelle politique institutionnelle.
Un succès qui repose certes sur les gestionnaires - et sur la qualité de la formation qu'ils ont reçue ou qu'ils recevront -, mais une mise en application qui devra également se dérouler dans une atmosphère où règne un bon esprit d'équipe. Le texte de la Politique de gestion des ressources humaines signale du reste qu'un "saut qualitatif" s'impose à ce sujet.
Le moment ou jamais
Coupures gouvernementales, restrictions budgétaires, abolitions de
postes, insécurité: la politique paraît se pointer à
un bien mauvais moment. "Raison de plus. Nous en avons d'autant plus
besoin que l'environnement est exigeant, que nous manquons d'argent, qu'il
y a des coupures. Alors, si nous n'apprenons pas à nous entraider,
si, sur le plan humain, nous n'apprenons pas à nous respecter, à
nous aider à bien servir nos étudiants, nous ne pouvons être
que plus malheureux et plus moroses", fait valoir le vice-recteur aux
ressources humaines. Le manque de fonds publics oblige à nombre de
mouvements de personnel qui, normalement, ne se seraient pas réalisés
au rythme que l'on connaît aujourd'hui, explique Alain Vinet. Mieux
vaut toutefois, selon lui, qu'ils se fassent sous le signe du dialogue et
de la compréhension. En arrivant à bien former les gestionnaires
et à développer les attitudes visées par l'esprit du
document, le vice-recteur croit même que la politique pourrait avoir
un effet apaisant sur les inquiétudes des membres du personnel de
l'Université.