30 janvier 1997 |
L'Atelier d'opéra de l'École de musique de l'Université Laval et du Conservatoire de musique de Québec présente Turandot, les 7 et 8 février, à 20 h, au Palais Montcalm
Un opéra alliant la comédie et la tragédie, dont l'histoire s'apparente à un conte de fées: voilà Turandot, une oeuvre jamais encore présentée à Québec. Si le livret et la musique de cet opéra sont l'oeuvre d'un Italien - en l'occurrence Ferruchio Busoni - Turandot a été créé à Zurich, en Allemagne, en 1917; il est ainsi chanté en allemand, dans la langue qui l'a vu naître, si on peut dire. "C'est un opéra remarquable qui présente une synthèse entre le style italien et le style germanique, signale Marc Bégin, metteur en scène de l'Atelier d'opéra. Avec comme résultat qu'elle possède une orchestration luxuriante en même temps que très lyrique. "
Cette très belle histoire d'amour se déroule en Chine, à l'époque fabuleuse, c'est-à-dire à une époque indéfinie dans le temps, à l'heure de tous les possibles. Princesse d'une grande beauté, Turandot ne veut pas se marier, et ce, malgré les pressions qu'exerce sur elle son père, l'empereur Altoum, soutenu du reste par tout le royaume. De tous les coins du monde arrivent des princes qui, ayant entendu parler de la beauté de Turandot, ne souhaitent qu'une chose: l'épouser. Pour mystifier ses prétendants, la princesse invente le stratagème suivant: celui qui réussira à résoudre les trois énigmes qu'elle a imaginés pour les besoins de la cause pourra prétendre à sa main. Dans le cas contraire, ils auront la tête tranchée.
Dis-moi qui tu es
Arrive un beau prince du nom de Kalaf qui lui, passe à travers l'épreuve
imaginée par la belle. Voyant cela, Turandot songe à se suicider.
Rusé, Kalaf lui propose alors une énigme à son tour,
soit percer le secret de ses propres origines. Par un concours de circonstances,
Turandot sera mise au courant de l'identité du prince, dont elle
est secrètement amoureuse. Que fera cette princesse dont l'orgueil
n'égale que la beauté? Taire son secret ou s'ouvrir aux hommes,
voire au monde?
"Nous avons ici affaire au mythe de la femme castratrice, commente Marc Bégin. Turandot demande la tête de ses prétendants, comme Salomé demande la tête de Jean-Baptiste, dans l'histoire biblique. Bref, l'une et l'autre exigent la "décapitation" de l'homme. Le propos de cette fable chinoise en deux actes demeure profondément actuel, l'homme et la femme ayant de tout temps éprouvé de la difficulté à se rejoindre. S'ils arrivent à résoudre l'énigme de la personnalité, ils peuvent se retrouver et s'accepter à travers leurs différences. Finalement, chacun peut interpréter cette oeuvre symboliste à sa façon."
Selon Marc Bégin, l'une des particularités de cet opéra est qu'il comporte un mélange de genres assez inusité, la tragédie y côtoyant allégrement la comédie et la bouffonnerie. Même chose du côté de la musique qui s'avère une véritable mosaïque. Ajoutez à l'ensemble un peu de surréalisme et de dadaïsme et vous aurez une idée de ce qui vous attend à ce spectacle très professionnel réunissant pour la première fois les étudiants de l'École de musique de l'Université Laval et ceux du Conservatoire de musique de Québec.
La distribution comprend 10 personnages, chantés par autant d'étudiantes et d'étudiants en chant. Outre Marc Bégin à la mise en scène, on retrouve Gilles Auger à la direction musicale. La préparation des solistes et des choristes a été confiée à Michel Ducharme. Les billets sont en vente dans le réseau Billetech, à 12 $ et 10 $ (étudiants); frais d'administration en sus.