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5 décembre 1996 ![]() |
Carte géante pour la ministre
Quelque 200 étudiants et étudiantes des cycles supérieurs de l'Université Laval sont venus signer, le jeudi 28 novembre au pavillon Alphonse-Desjardins, une carte de Noël géante à l'intention de la ministre de l'Éducation, Pauline Marois. Ceux-ci voulaient ainsi manifester leur mécontentement vis-à-vis de certaines décisions qu'ils jugent discriminatoires à leur égard, annoncées en même temps que le maintien du gel des frais de scolarité, le mercredi 19 novembre.
Ces dispositions prises par la ministre Marois, rappelons-le, concernent en premier lieu l'élimination du programme de remise de dette pour les étudiants terminant leurs études de 2e et de 3e cycle dans les délais qui leur sont impartis. La mesure incitative du gouvernement convertissait jusqu'à présent 25 % des prêts sous forme de bourses si les échéances de diplomation aux cycles supérieurs étaient courtes. Autre motif d'insatisfaction: l'augmentation des frais de scolarité des étudiants non québécois, qui représentent près de 30 % des étudiants des 2e et 3e cycles de l'Université Laval.
Plus tôt que prévu
"Les étudiants actuellement à la maîtrise et au
doctorat ont été roulés, parce que la ministre vient
de changer les conditions de leurs prêts sans préavis. C'est
inadmissible que l'on abolisse le programme si rapidement, sans même
donner la chance à ceux et à celles qui, depuis deux et même
trois ans, comptaient en bénéficier", a dénoncé
Sébastien Dumas, de l'Association des étudiantes et des étudiants
de Laval inscrits aux cycles supérieurs. Le président de l'ÆLIÉS
sortait d'une rencontre avec un responssable du cabinet de la ministre de
l'Éducation - qui avait eu lieu juste avant le rassemblement dans
l'agora du Alphonse-Desjardins, à l'heure du dîner - au
cours de laquelle il avait appris que l'abolition du programme de remise
de dette pourrait entrer en vigueur dès janvier 1997.
"Beaucoup d'étudiants se sont concentrés sur leurs études à plein temps, en s'endettant parce qu'ils reconçaient à avoir un emploi à temps partiel durant les études, et ils viennent de se faire avoir puisqu'ils perdront entre 3 000 $ et 4 000 $ à la fin de leurs études", a précisé Sébastien Dumas.
Une bonne partie des manifestants qui ceinturaient l'agora se composait d'étudiants et d'étudiantes étrangers ou internationaux. "Nous ne voulons pas faire les frais de la réduction du déficit gouvernemental. Les étudiants non québécois ne doivent pas se sentir seuls", a déclaré un représentant de l'Association des étudiants étrangers (AEE) de l'Université Laval.
Signalons que les étudiants canadiens non québécois et que près de la moitié des quelque 1 700 étudiants internationaux fréquentant l'Université Laval à l'intérieur d'un accord cadre ne seront pas touchés par l'importante hausse des frais de scolarité annoncée par la ministre Pauline Marois.