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28 novembre 1996 ![]() |
Deux ans après sa mise en chantier, le point sur le Plan directeur pour la protection et la promotion de l'environnement sur le campus
Deux ans après l'adoption du plan qui pave la voie menant à un campus plus vert, les principaux problèmes environnementaux ont tous été attaqués et certains sont même résolus, estime le vice-recteur aux services, Benoît Dumais, président du Comité permanent de protection et de promotion de l'environnement. Le vice-recteur, qui présentait un bilan du chemin parcouru dans ce dossier lors de la séance du Conseil d'administration du 20 novembre, prévoit que, d'ici l'an prochain, la majorité des grandes recommandations du Plan directeur auront été appliquées.
Priorité numéro un: l'air
Le dossier du Plan directeur jugé prioritaire par les membres de
la communauté universitaire, celui de la qualité de l'air
dans les édifices clos, a retenu beaucoup d'attention depuis deux
ans. "Nous avons adopté, en septembre 1995, une politique interdisant
l'usage du tabac dans tous les pavillons du campus, à l'exception
de certains locaux du Pollack et du Desjardins. En septembre 1996, la politique
a été modifiée, en concordance avec la loi provinciale,
pour imposer des amendes aux contrevenants. Les agents du Service de sécurité
et prévention qui appliqueront le règlement viennent tout
juste de recevoir une formation d'inspecteur donnée par la Régie
régionale de la santé."
Par ailleurs, en collaboration avec les services d'entretien ménager, des programmes d'entretien et de remplacement des filtres à air ont été instaurés. Certains pavillons problématiques ont fait l'objet d'études à l'aide d'un nouvel appareil infrarouge analysant la qualité de l'air. "Quand on signale un problème quelque part, on installe l'appareil pour en identifier la cause, explique le vice-recteur. Présentement, le Département de chimie s'occupe des analyses mais éventuellement, le Service des terrains et bâtiments prendra la relève."
Parmi les réalisations les plus significatives du Plan, poursuit le vice-recteur, il faut également compter l'implantation d'un programme complet de multi-recyclage des déchets dans les aires communes de la presque totalité des pavillons du campus. "La direction de l'Université vient tout juste de donner son accord à la phase 2 du programme qui prévoit l'installation d'îlots de récupération sur les étages des pavillons d'enseignement ainsi que dans les secrétariats. Lorsque cette phase sera complétée, la presque totalité des locaux du campus seront couverts par le programme de récupération, une situation qui serait unique dans le réseau universitaire québécois."
Par ailleurs, le dossier des pistes cyclables progresse au rythme de la disponibilité des fonds. "Une piste cyclable, intégrée à celle de Sainte-Foy, traverse maintenant tout le campus d'est en ouest. Quant à la piste de l'axe nord-sud, elle avance peu à peu, dit le vice-recteur, et on prévoit la compléter dans le courant de l'été 1997." Le Service de sécurité et prévention a donné suite aux recommandations du Plan touchant la protection des piétons et des cyclistes en procédant à l'examen complet de la signalisation routière sur le campus. La signalisation a été revue, principalement aux intersections et aux passages piétonniers.
Benoît Dumais se dit particulièrement fier des travaux des comités responsables de la gestion des déchets réglementés (chimiques, biomédicaux et radioactifs). "Grâce aux gens exceptionnels qui en sont membres, les comités fonctionnent à merveille de sorte que, sous ces trois aspects, nous avons un campus propre."
Le mystère entourant la surconsommation d'eau sur le campus a été solutionné. "Dans plusieurs pavillons, la chasse d'eau des urinoirs se déclenche automatiquement et aveuglément à tous les 15 à 20 minutes, jour et nuit, 365 jours par année, ce qui fait beaucoup d'eau au bout du compte. En plus, dans certains laboratoires, l'eau du robinet servait à refroidir des montages expérimentaux. Des programmes, étalés sur trois ans pour amortir les coûts, devraient éventuellement corriger ces situations."
Grâce à l'appui et la participation de Rexfor, les boisés du campus ont fait l'objet de travaux sylvicoles visant à éliminer les arbres malades ou morts, à améliorer le drainage et à accroître la sécurité dans les sentiers. "Il nous reste à faire du reboisement le long du boulevard Du Vallon, de la rue de la Terrasse et derrière le pavillon Parent. Avec la collaboration de professeurs de la Faculté de foresterie et de géomatique, on cherche à identifier les espèces d'arbres qui vont le mieux résister aux conditions qu'on y trouve."
Le défi du quotidien
La recommandation du Plan directeur visant l'achat de produits recyclés
se bute à des problèmes de marché. "On utilise
déjà des enveloppes recyclées et, dans certains cas,
du papier recyclé mais il y a un problème du côté
de la continuité d'approvisionnement. Dans d'autres secteurs, il
n'existe tout simplement pas de produits recyclés ou parfois les
coûts plus élevés constituent un obstacle important.
On a beaucoup de problèmes avec ce dossier", reconnaît
Benoît Dumais.
Bien que le vice-recteur admette que l'argent entrave parfois la vitesse à laquelle progressent les dossiers environnementaux, il estime toutefois que le grand défi qui attend maintenant la communauté universitaire est d'un tout autre ordre. "Ce qu'il nous reste à faire, c'est rendre à bout tous ces programmes et les enraciner dans les moeurs et les façons de faire des individus. Pour y arriver, il faudra miser sur l'éducation et l'animation. Des groupes comme Univert Laval peuvent nous apporter un appui formidable dans cette voie."