14 novembre 1996 |
Le dépistage systématique de la détresse psychologique n'augmente pas la qualité de vie de femmes atteintes d'un cancer du sein qui ont profité d'un encadrement psychosocial minimal parmi les soins de base.
Le dépistage systématique de la détresse psychologique n'améliore pas la qualité de vie des femmes qui ont bénéficié d'une intervention psychosociale minimale lors de la période critique suivant l'annonce d'un diagnostic de cancer du sein et le début du traitement, indique une étude du Groupe de recherche en épidémiologie. Les résultats de cette étude, publiés dans le numéro d'octobre du Journal of Clinical Oncology par Elizabeth Maunsell, Jacques Brisson et Luc Deschênes de la Faculté de médecine, et leur collègue de McGill, Nancy Frasure-Smith, ne révèlent aucune différence sur le plan de la détresse psychologique et d'autres aspects de la qualité de vie entre un groupe de femmes ayant bénéficié d'un encadrement psychosocial minimal et un autre groupe qui, en plus de cet encadrement, a fait l'objet d'un dépistage systématique de la détresse psychologique pendant un an.
Dans cette étude, l'intervention psychosociale minimale était assurée par une travailleuse sociale qui rencontrait les patientes après le diagnostic, identifiait celles qui avaient des difficultés particulières et leur offrait son aide. Pendant la période de suivi, les patientes pouvaient communiquer en tout temps avec leur travailleuse sociale lorsqu'elles en ressentaient le besoin. D'autre part, le dépistage systématique de la détresse psychologique était effectué une fois par mois par le biais d'entrevues téléphoniques au cours desquelles les patientes devaient répondre à un questionnaire portant sur la manifestation de symptômes de détresse psychologique. Les femmes qui présentaient des signes de détresse psychologique élevée étaient rapidement contactées par leur travailleuse sociale qui offrait son assistance.
"Une des explications plausibles à l'absence de différences entre les deux groupes est que l'intervention psychosociale de base permet une réduction de la détresse psychologique à laquelle le dépistage systématique n'apporte pas de bénéfices additionnels, estime Elizabeth Maunsell. Du point de vue de la santé publique, l'instauration d'un programme de dépistage dans un centre qui offre déjà des soins cliniques et psychologiques multidisciplinaires à des patients qui ont un bon soutien social n'est peut-être pas la meilleure façon d'investir les ressources. Il vaudrait peut-être mieux assurer un encadrement psychosocial adéquat à toutes les patientes pendant la période critique qui suit le diagnostic et le début du traitement."