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14 novembre 1996 ![]() |
Entrepreneuriat Laval et la Caisse populaire de l'Université
ont aidé la jeune firme Arima à prendre son envol
Il ne suffit pas de trouver une bonne idée et de détenir des connaissances pour se lancer en affaires. Hugues Paquet et Jean-Pierre Fontaine, les deux dirigeants d'Arima, ont vite appris à leur dépens que la recherche d'un financement drainait finalement plus d'énergie que la création de l'entreprise elle-même. Concepteurs d'un logiciel qui permet aux responsables de la production de planifier leurs opérations, les deux diplômés de l'Université Laval déplorent la frilosité qui caractérise les investisseurs qui se proclament détenteurs de capital de risque.
Si Hugues Paquet et Jean-Pierre Fontaine n'avaient pas bénéficié du Plan Paillé, qui garantissait un prêt de 50 000 $, et d'un coup de pouce d'Entreprenariat-Laval et de la Caisse populaire de l'Université Laval, ils travailleraient peut-être encore dans leur sous-sol entre un ordinateur portable et un télécopieur. Pourtant, aujourd'hui les affaires du groupe Arima, installé dans un immeuble flambant neuf du Parc technologique, marchent rondement. Après seulement deux ans d'activité, ses dirigeants espèrent terminer l'exercice financier en 1996 avec un chiffre d'affaires oscillant entre 200 000 $ et 300 000 $ - et même réaliser un petit profit.
Tous sur le même bateau
"En définitive, je trouve ma position plus stressante aujourd'hui
que lorsque nous avons commencé, reconnait Hugues Paquet. Au départ,
nous risquions seulement notre honneur en cas d'échec, tandis que
maintenant bien des gens ont embarqué sur notre bateau, des clients,
des fournisseurs, la dizaine d'employés. Heureusement, Jean-Pierre,
par son calme, m'aide à garder les pieds sur terre car je suis plutôt
du genre bouilloire sous pression." Les deux diplômés
ont fait connaissance en travaillant au sein du Groupe de recherche en gestion
de la logistique. Lors de leurs études en maîtrise de gestion
des opérations, ils ont décelé un besoin parmi les
entreprises qui n'était pas comblé par les conseillers en
informatique.
"L'optimisation des opérations constitue un domaine très complexe où il n'existe pas de recettes précises, explique Jean-Pierre Fontaine. Notre logiciel se greffe au système de gestion général d'une entreprise et en extrait certaines informations. En discutant avec le client, nous essayons de comprendre ses objectifs en terme de productivité, de livraison à date, mais également ses contraintes." Le logiciel Khéops qu'ils ont développé, utilisable sur Windows, permet aux entrepreneurs d'effectuer un suivi des commande, une analyse des performances, d'affecter des ressources, tout en suivant la rentabilité de leur entreprise. En d'autre mots, Khéops les aide à planifier leurs opérations.
À la recherche d'un client novateur
Même si une planification accrue conduit à une meilleure productivité,
les deux diplômés ont réalisé rapidement que
la théorie apprise dans leurs cours se heurtait à une peur
bien réelle, la résistance à la technologie. "Au
début, nous pensions nous adresser aux petites entreprises, explique
Hugues Paquet. Mais on a réalisé que souvent ces PME n'avaient
pas de systèmes informatique valables, et que les patrons craignaient
parfois de perdre le contrôle du déroulement des opérations.
Désormais, on vise les entreprises moyennes avant-gardistes qui,
comme Louis Garneau Sports, n'hésitent pas à investir dans
de nouveaux outils." Les deux associés ont donc développé
peu à peu leur expertise dans certains créneaux comme l'industrie
du vêtement, du carton ou du plastique.
Même s'ils travaillent 70 heures par semaine à un salaire très bas pour pouvoir réinvestir sans cesse dans l'entreprise, et qu'ils ont pris des risques financiers personnels importants, Jean-Pierre Fontaine et Hugues Paquet ne regrettent pas d'avoir opté pour la création d'entreprise. Tous deux partagent un goût commun pour l'action et la décision. Mais leurs études universitaires leur ont peut-être appris aussi la modération. Bien qu'Arima ne cesse de grossir, ils restreignent les dépenses, en limitant ainsi l'achat de nouveaux équipements informatiques. Les employés du groupe travaillent donc sur deux horaires, l'un du jour, l'autre du soir, afin de rentabiliser les ordinateurs. Un bon exemple pour leurs clients en mal d'efficacité?