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7 novembre 1996 ![]() |
L'Université Laval et l'Université d'État des sciences humaines de Russie accroissent leur coopération
On sait que les Lavalin, Desjardins, Alcan, Bombardier, Pomerleau, Modulex, Lépine font déjà des affaires avec la Russie. Mais ce que l'on ignore, c'est que l'Université Laval est la seule université canadienne avec laquelle l'Université d'État des sciences humaines de Russie, leader reconnu dans le domaine des études sociales, collabore activement et systématiquement.
La collaboration entre les deux établissements s'est d'abord inscrite de façon officielle à l'intérieur d'un accord cadre en 1994, puis d'un programme d'échanges d'étudiants en 1996. Mais elle prendra bientôt une toute autre allure avec la fondation du Centre "Moscou-Québec", un centre russo-canadien d'études comparées des langues, cultures, traditions populaires et de l'histoire, au sein de l'Université d'État des sciences humaines de Russie, à Moscou.
"Ce centre aura un caractère unique; il sera le seul centre, en Russie, consacré à l'étude de la littérature du Québec, de ses arts, de son folklore, ainsi que de sa dynamique culturelle", révèle Alexandre Sadetsky, responsable du Programme d'études russes à l'Université Laval, et de la mise en oeuvre de l'accord cadre entre les deux établissements. Le professeur Sadetsky est d'ailleurs membre élu du Conseil scientifique international de l'Université d'État des sciences humaines de Russie, et codirecteur du Centre Bakhyine de la même université.
Enrichissement réciproque
Les étudiants et les étudiantes de l'Université Laval
qui suivront des cours de langue et de civilisations russes à Moscou
pourront travailler au centre, entre autres, comme assistants de recherche
ou d'enseignement, et encadrer les étudiants canadiens qui arrivent
dans la capitale sans une connaissance suffisante de la langue et de la
ville. "Ce modèle semble très attirant pour plusieurs
de nos étudiants. À notre époque de mondialisation,
une telle expérience peut se révéler très précieuse",
affirme Alexandre Sadetsky. Celui-ci s'empresse du reste de souligner que
les compagnies québécoises ayant mis le pied en Russie ont
et auront besoin de spécialistes connaissant la langue et le pays.
Pour leur part, les étudiants russes qui séjourneront à Laval pourront, selon lui, mieux comprendre le Québec dans "toute sa complexité polydimensionnelle". Mais l'apport de notre université revêt un importance insoupçonnable en ce qui a trait à l'étude de la francophonie: "La formation à Québec des experts russes dans le domaine de la francophonie pourra remplir des fonctions considérables dans la détermination, par la Russie, de sa place par rapport à la famille des nations parlant français", soutient le professeur Sadetsky.
Une quinzaine d'étudiants et d'étudiantes du Programme d'études russes de l'Université Laval sont allés poursuivre, jusqu'à présent, leur apprentissage de la langue et de la culture de la Russie à l'Université d'État des sciences humaines. Depuis le printemps 1996, ils bénéficient en outre de conditions tout à fait exceptionnelles: ils n'ont à débourser que 50 % des frais exigés des étudiants étrangers. Ils peuvent même être libérés, dans certains cas, d'une bonne partie ou de la totalité des frais de scolarité ou de résidence s'ils effectuent, notamment, un travail lié à l'enseignement.
Signalons que l'Université d'État des sciences humaines de Russie, créée au début des années 1990, continue de jouer un rôle très important dans le processus de démocratisation. Son recteur, Youri Afanassiev, qui a rendu visite à l'Université Laval au début de mars 1996, est un des fondateurs, avec Andreï Sakharov, Elena Bonner et Boris Elstine, du mouvement "Russie démocratique".