31 octobre 1996 |
Pour contrer incertitude et démotivation
La période de préinscription au trimestre d'hiver 1997, que vivront les étudiants et les étudiantes du 1er cycle, du 12 au 14 novembre, ne prendra pas seulement des allures administratives. Pour certains, elle représentera un pas de plus dans la bonne... ou la mauvaise direction, franchi sous le poids étouffant d'un questionnement angoissé.
Car il reste encore des étudiants et des étudiantes qui ne savent pas encore ce qu'ils sont venus faire à l'université, constate Gaston Baril, conseiller au Service d'orientation et de counseling de l'Université Laval.
Une fois passée (ou trépassée) la phase d'adaptation de l'après-rentrée, nombre d'entre eux et d'autres qui surnagent peut-être dans l'incertitue atteignent alors, avec l'arrivée de novembre, le stade de la remise en question: "Je suis tout mêlé.", "Je ne sais plus où je m'en vais.", "Je suis au neutre."
Habiller ses rêves
«La traversée d'un programme et tout l'enrichissement
que l'on peut aller chercher autour suppose une réalité
de base qui est la formulation d'un projet professionnel cohérent
et bien compris, bien articulé, qui permet à l'étudiant
ou à l'étudiante de donner un sens à sa formation»,
explique Gaston Baril.
C'est justement cette absence de projet qui en plonge quelques-uns dans l'insécurité et la démotivation. Le conseiller d'orientation voit dans le projet professionnel, l'habillage de ses rêves, quelque chose qui mobilise, qui "drive". «Quand on ne sait pas où l'on va, il n'y a pas de bons vents... on n'a pas une vision claire de notre point d'arrivée», illustre-t-il.
Les remises en question, qui surviennent probablement dans les jours précédant la préinscription, ont leur côté positif, au fond, si elles donnent lieu à une révision des objectifs, à un requestionnement sur les attentes, à l'établissement d'une ligne directrice.
Se sentir à l'aise
Se recentrer aide à se remotiver et à suivre un parcours qui
sera désormais moins problématique, prétend Gaston
Baril. Pour ce faire, il propose d'ailleurs une série de trucs à
mettre en oeuvre: se fixer des objectifs réalistes, que l'on sera
capable d'atteindre; accepter les efforts qu'implique toute acquisition
de compétences; s'engager à fond; définir son programme
et non pas se laisser définir par lui.
«J'aime imaginer l'objectif professionnel comme une maison que l'on construit. À un moment donné, il faut se demander si on va être bien en dedans, si on va s'y sentir à l'aise», raconte-t-il. En mettant le pied sur le sol universitaire, tout étudiant ou toute étudiante fait faire un petit pas au développement de ses capacités intellectuelles, mais un grand pas à la réalisation de son projet professionnel. Du moins, le devrait-il. Selon le conseiller d'orientation, les étudiants capables de déterminer leur projet professionnel, de centrer toutes leurs activités étudiantes sur ce projet, de donner un sens à leur formation sont beaucoup plus stables dans leur épanouissement, fait d'une sécurité, voire d'une sérénité accrue, et d'une meilleure estime de soi.
«Un projet bien articulé, bien pensé permettra de voir ou de prévoir. Il suscitera un mode d'adaptation cohérent, large, débordant le strict plan professionnel pour intégrer d'autres aspects de la réussite de sa vie d'universitaire», de soutenir Gaston Baril.