31 octobre 1996 |
La ministre de l'Éducation, Pauline Marois, a fait connaître,
le 24 octobre, les grandes lignes de la réforme de l'éducation
qui sera enclenchée au Québec à la suite du dépôt
du rapport final des États généraux sur l'éducation.
Parmi les exigences qu'elle juge «incontournables» pour le succès
de cette réforme, la ministre Marois mentionne un objectif de taux
de diplômés de 30 % au baccalauréat en 2010. Au chapître
des orientations majeures sur lesquelles le ministère travaillera
au cours de la prochaine année, figurent, en bonne place, la consolidation
et la rationalisation de l'enseignement supérieur. «L'autonomie
des universités devant être maintenue, la ministre retient
l'initiative de la CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec) de créer une commission
multipartite sur la répartition des programmes et la rationalisation
de l'offre de formation. Elle a aussi demandé au ministère
de l'Éducation de mettre sur pied un groupe d'experts pour traiter
rapidement du financement des universités. En outre, d'ici l'automne
1997, une politique des universités sera élaborée en
collaboration avec le milieu universitaire», précise un communiqué
émis par le MEQ jeudi dernier.
«Mme Marois reconnaît qu'il y a un gros travail de fait, mais
qu'il y a un gros travail à faire», a fait valoir le président
de la CREPUQ et recteur de l'Université de Sherbrooke, Pierre Reid,
en saluant le ton observé par la ministre dans sa façon d'aborder
les universités. De son côté, la Confédération
des associations d'étudiants et d'étudiantes de l'Université
Laval (CADEUL) a fait part de son inquiétude face à la position
affichée par Pauline Marois dans le dossier des frais de scolarité.
La ministre ne semble pas présentement exclure une hausse éventuelle
de ces frais «si, dit-elle, c'est la seule façon de préserver
la qualité des services». «Il est évident que la
ministre de l'Éducation n'a pas l'intention d'assurer un véritable
suivi du rapport final de la Commission des États généraux,
a déclaré Vicky Trépanier, présidente de la
CADEUL. En effet, la Commission demandait qu'il y ait un effort de rationalisation
dans les universités avant d'envisager un dégel des frais
de scolarité.» La CADEUL souligne que le rapport final des commissaires
affirmait clairement qu'une hausse des frais de scolarité nuirait
à l'accessibilité aux études universitaires.