17 octobre 1996 |
Un jour ou l'autre, vous n'aurez peut-être pas le choix: vous vous retrouverez soudain devant l'obligation de réaliser un travail de cours en équipe. Selon Anne-Louise Fournier, conseillère au Service d'orientation et de counseling de l'Université Laval, voilà une occasion qui pourra aider l'étudiant ou l'étudiante à se préparer au marché du travail. Voilà une situation qui pourra même être stimulante, motivante, qui permettra de s'ouvrir à de nouveaux points de vue.
Hantise de l'équipée
Mais il n'en va pas ainsi pour tout le monde. Si la conseillère voit
dans le travail d'équipe «un moyen plus rapide et efficace pour
effectuer une tâche», nombre d'étudiants appréhendront
plutôt cette forme d'union «obligée» et les aléas
qu'elle suppose.
Anne-Louise Fournier met le doigt d'ailleurs sur les craintes les plus fréquentes vis-à-vis des travaux d'équipe: difficulté de coordination des horaires de chacun pour la tenue des réunions; méconnaissance des collègues lors du premier trimestre; peur du piétinement, du tournage en rond lors des rencontres; peur de la non-expression de ses idées et de l'apparition de conflits d'opinions; crainte d'un partage inéquitable des tâches et dans l'effort de chaque membre de l'équipe.
Décider ensemble
Souvent déterminée par le hasard ou par le choix du sujet
du travail, la formation d'une équipe qui fonctionnera bien doit
d'abord s'appuyer sur la motivation de chacun de ses membres à s'engager,
à se déplacer pour les réunions, constate la conseillère.
Pour mener à bien la réalisation du travail d'équipe, il importe, en premier lieu, d'établir un modus vivendi qui sied à tout un chacun. Comment? On doit d'abord déterminer rapidement des moments fixes de la semaine pour les réunions (quitte à modifier la composition de l'équipe si le consensus n'est pas possible). Anne-Louis Fournier suggère au moins une période par semaine et idéalement deux (selon la date de tombée du travail).
«Le but premier d'une réunion d'équipe est de permettre de décider ensemble de l'orientation et de l'organisation du travail», précise-t-elle. Et les moyens pour y arriver sont: le remue-méninges (ou brainstorming) sur les sujets possibles (s'ils ne sont pas déjà imposés); le plan de travail (des étapes de réalisation); l'échéancier (les objectifs à atteindre avec les dates); les outils à utiliser (s'il s'agit d'un travail de recherche: lecture, sondage, entrevue, etc.); la répartition des tâches (selon les forces et les intérêts de chacun).
Diviser pour mieux régir
À la question: «Devrait-on tout faire en équipe?»,
la conseillère répond qu'il est préférable de
se répartir le travail et de profiter des réunions pour faire
connaître aux autres membres l'état d'avancement de la partie
du travail donnée à chacun. Pour mieux évaluer la progression
du travail, les réunions ont avantage, selon elle, à être
courtes mais régulières.
Autres suggestions: se faire un ordre du jour à chacune des rencontres en limitant la durée de chaque point diminue les pertes de temps et le piétinement. Désigner un animateur au début de la réunion favorise, d'autre part, une bonne communication dans l'équipe.
De plus en plus d'entreprises, de nos jours, incluent dans leurs critères d'embauche la capacité de travailler en équipe. D'où la juste perception d'une Anne-Louise Fournier pour qui le travail d'équipe ne doit pas être perçu ou vu comme une corvée, mais plutôt comme une occasion d'apprentissage.