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10 octobre 1996 ![]() |
Il n'y a pas que les individus montrant des taux élevés de cholestérol qui gagnent à ramener cette jauge à la baisse. En effet, une vaste étude nord-américaine vient de démontrer que les bénéfices engendrés par un médicament utilisé pour abaisser le taux de cholestérol, la pravastatine, se font sentir même chez les patients qui, après avoir subi un infarctus, présentent des taux moyens de cholestérol.
Cette étude, qui repose sur cinq années d'essais cliniques effectués dans 80 centres hospitaliers américains et canadiens, a été rendue publique le 3 octobre dans les pages du New England Journal of Medicine . Chargé de livrer les grandes lignes de l'étude à la presse de Québec, le coordonnateur de cette recherche dans la région de Québec, le professeur Jacques Rouleau, de la Faculté de médecine (Hôpital Laval), a signalé que le médicament réduit de 28 % le taux de mauvais cholestérol, ce qui entraîne un cortège spectaculaire d'effets bénéfiques: baisse de 24 % du risque de second infarctus, baisse de 26 % du recours à des pontages coronariens, baisse de 23 % des angioplasties (dilatation des artères du coeur) et baisse de 31 % des accidents cérébro-vasculaires. Les effets positifs du médicament sont deux fois plus marqués chez les femmes que chez les hommes.
Deux personnes sur trois ayant subi une crise cardiaque ont des taux de cholestérol moyens ou souvent même normaux, a expliqué Jacques Rouleau, de sorte que présentement, bon nombre d'entre eux ne reçoivent pas de médicaments pour abaisser leur taux de cholestérol. «Nous espérons que les résultats concluants de cette étude permettront aux patients cardiaques de tirer profit de ce traitement», a conclu le chercheur. Prise de façon préventive, la pravastatine entraînerait des déboursés de l'ordre de 350 $ à 400 $ par année. Dans la région, 110 patients traités à l'hôpital Laval, à l'Hôtel-Dieu de Lévis et à l'Enfant-Jésus ont participé à cette étude.