3 octobre 1996 |
La vaste expertise du directeur du Laboratoire de neurophysiologie mise à contribution par la revue britannique
Mircea Steriade, professeur au Département de physiologie de la Faculté de médecine et directeur du Laboratoire de neurophysiologie, signe, dans l'édition du 5 septembre de la revue Nature , un article sur l'état de vigilance du cerveau. Le professeur Steriade a été invité par la prestigieuse revue britannique à rédiger un article dans la section «News and Views » pour faire le point sur les connaissances touchant le contrôle de l'état de vigilance du cerveau tout en mettant en contexte les données présentées dans le même numéro par les chercheurs américains Barth et MacDonald.
Les articles publiés dans «News and Views» ont pour but de faire saisir, aux scientifiques de tous horizons, les enjeux et controverses entourant un sujet donné tout en évaluant les mérites d'une recherche scientifique originale figurant dans le même numéro. À mi-chemin entre la vulgarisation scientifique et la recension critique, cet exercice périlleux n'est autorisé qu'aux chercheurs bien établis.
L'invitation de Nature résulte des travaux réalisés par Mircea Steriade sur les bases cellulaires des états de vigilance et sur le comportement des cellules qui assurent le contrôle cérébral du cycle veille-sommeil. Le point débattu dans la récente édition de Nature touche plus précisément les oscillations gamma (30 à 40 hertz) produites par le cerveau lors des périodes d'éveil ou lors de rêves. Les chercheurs Barth et MacDonald soutiennent qu'une partie du cerveau, située dans le thalamus, joue un rôle crucial dans la production de ces oscillations. Mircea Steriade, dont les travaux ont plutôt souligné le rôle du cortex cérébral comme source de ces oscillations, examine les données militant en faveur de chacune des hypothèses.
Le professeur Steriade n'en n'est pas a ses premières armes dans la rédaction de ce type d'articles. En avril dernier, il publiait, à l'invitation de la revue Science, un article intitulé «Perspective sur les mécanismes de l'éveil cérébral». Il y a trois ans, Science l'avait également invité à rédiger un article dans un numéro spécial intitulé «Frontiers in Neurosciences».
«La rédaction d'articles du genre me demande beaucoup plus de temps et de travail qu'un article de recherche sur mes propres travaux, admet-il. Simplifier est parfois très difficile mais j'aime ce défi qui me vient probablement du plaisir d'enseigner. J'aime faire des prosélytes pour ma religion surtout que ce n'est pas une religion qui fait mal.»