12 septembre 1996 |
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«Quand je me promène dans la nature, je regarde la forme des arbres. Chaque espèce a sa forme qui est contrôlée par sa génétique et par l'environnement des autres arbres. Si un arbre penche d'une telle façon, c'est qu'il y a forcément une raison.»
On l'aura compris: Carole Coursolle a la forêt dans le sang. Pour elle, un arbre n'en vaut pas un autre, bien au contraire. Dans la thèse de doctorat en sciences forestières qu'elle a effectuée sous la direction de Pierre Bellefleur, du Département des sciences du bois et de la forêt, la jeune femme étudie les variations morphologiques et spectrales des feuilles du bouleau jaune en fonction du développement de la cime et du rayonnement solaire. Denis Ouellet, du Centre de foresterie des Laurentides, à Sainte-Foy, en a assumé la codirection.
Pourquoi avoir choisi le bouleau jaune et non le chêne rouge d'Amérique ou encore l'érable à sucre, par exemple ? «Parce que c'est un arbre économiquement important pour le Québec, répond tout de go Carole Coursolle. Très utilisé comme bois d'oeuvre, le bouleau jaune réagit beaucoup à la quantité de lumière qu'il reçoit. D'où l'importance de trouver le juste équilibre dans la lumière afin d'assurer une bonne croissance à l'arbre.»
Pour les fins de sa thèse, cette amante de la nature a passé trois étés de sa vie (1990, 1991 et1992) «sur le terrain», plus précisément à la Station forestière de Duchesnay, à examiner et à analyser sous toutes leurs coutures les feuilles de ce fameux bouleau jaune, et ce, beau temps mauvais temps. Mais ce qu'elle a trouvé le plus difficile n'est pas tant les innombrables heures de travail que sa recherche lui a coûtées, comme le fait de devoir rédiger sa thèse de doctorat en français, elle qui a fait toutes ses études en anglais, du primaire à l'université Mc Gill, où elle effectué un baccalauréat en agriculture.
«Maîtriser la grammaire française constitue tout un défi, dit-elle presque sans accent. Chose certaine, j'écris mieux en français que j'écrivais auparavant...» À noter que cette brillante jeune femme est passée directement du baccalauréat au doctorat, après avoir effectué sa scolarité de maîtrise.
Chercheuse au Centre de foresterie des Laurentides à Sainte-Foy depuis bientôt deux ans, Carole Coursolle étudie actuellement la phsysiologie du gel chez les semis de conifères produits pour le reboisement. Rêvant d'un emploi permanent en écologie forestière, elle songe également à faire des études postdoctorales. Sa devise: «Si on veut bien faire pousser les arbres, il faut comprendre comment ça pousse.»