Une majorité en faveur des amendes aux fumeurs
Protection des non-fumeurs sur le campus
LA MAJORITÉ EN FAVEUR DES AMENDES
Plus de la moitié des membres de la communauté universitaire
approuveraient l'imposition d'amendes aux fumeurs qui contreviennent à
la Politique visant à assurer la protection contre la fumée
de tabac à l'Université Laval, en vigueur depuis le 1er septembre
1995. C'est ce que révèle un sondage téléphonique
sur l'usage du tabac à l'Université Laval effectué,
du 2 au 4 avril, par un groupe d'une trentaine d'étudiants du Département
d'information et de communication, pour le compte de la Coordination santé
et sécurité du travail de l'Université.
Si la remise de contraventions aux fumeurs délinquants reçoit
l'approbation de 56 % des répondants, les avis sur le sujet demeurent
tout de même partagés: 69,3 % des fumeurs s'opposent à
cette mesure tandis que 64,4 % des non-fumeurs y souscrivent.
Les objectifs de la politique en vigieur depuis un an sont clairs: protéger
la santé de tous les membres de la communauté univeraitaire
et améliorer la qualité de l'air en milieu de travail. La
consommation et la vente du tabac sont interdites dans tous les bâtiments
sous la juridiction de l'Université, y compris les tunnels, à
l'exception des quatre résidences et des locaux suivants du pavillon
Alphonse-Desjardins: le Pub et l'aire alimentaire. Partout ailleurs, c'est
interdit. Pas question de fumer dans les corridors, ni dans les salles de
bain, ni même dans les bureaux fermés.
Je fume, tu fumes, il fulmine
Le sondage a été réalisée dans le cadre du cours
Enquête par sondage, donné par le professeur André Gosselin.
Le rapport a été rédigé par René Beaudet.
En tout, ce sont 769 personnes qui se sont exprimées sur le tabagisme
à l'Université. L'échantillonnage, qui se voulait représentatif
de la population du campus, comptait 63,3 % d'étudiants et 35,6 %
d'employés. La proportion de fumeurs atteignait 26,2 % chez les étudiants
et 23,2 % chez les employés.
Des 18 questions auxquelles avaient à répondre les individus
sondés, une demi-douzaine voulaient circonscrire «l'élément
perturbateur» dans le contexte du modus vivendi de l'année universitaire
1995-1996. De façon générale, 60 % des répondants
considèrent que les fumeurs de l'Université respectent davantage
les droits des non-fumeurs depuis l'entrée en vigueur de la politique.
Ils sont cependant 32 % à affirmer qu'ils ont été incommodés
par la présence de fumée de cigarettes dans un pavillon de
l'Université, au cours des trois derniers mois (janvier, février
et mars 1996).
D'autre part, pour 56,2 % des employés, l'usage du tabac est une
source de conflits entre fumeurs et non-fumeurs à l'Université.
Il en va autrement chez les étudiants: ceux-ci sont en désaccord
avec cette affirmation dans une proportion de 51,1 %. Les deux tiers des
répondants verraient d'un bon oeil, par ailleurs, la mise sur pied
d'un service de réception des plaintes. La moitié des étudiants
et des employés n'auraient toutefois pas recours à un tel
organisme, indique le sondage.
Enfin, 66,7 % des étudiants et 75,7 % des employés souhaitent
que l'Université investisse davantage dans les campagnes d'information
sur la politique visant à assurer la protection contre la fumée
de tabac. Par contre, si 83,2 % des étudiants et 79 % des employés
fumeurs manifestent l'intention d'arrêter de fumer, leur participation
à un programme d'aide offert ­p; même gratuitement ­p;
par l'Université est doublement moindre: 44,8 % des étudiants
et 42,6 % s'y investiraient.
«Des dents», pour bientôt?
Selon André Vézina, responsable de la Coordination santé
et sécurité du travail, l'an 1 de la Politique visant à
assurer la protection contre la fumée de tabac à l'Université
Laval s'est écoulé sous le signe de la tolérance. La
direction de l'Université envisage maintenant de passer à
l'action. C'est probablement au cours du présent trimestre que les
récalcitrants sauront à quoi s'en tenir. Un dossier à
suivre.
GABRIEL CÔTÉ