Laval en Montérégie
Laval veut accentuer sa présence en Montérégie
L'expérience vécue au sein du Centre universitaire des
Appalaches pourrait se répéter dans cette région populeuse
mais mal desservie en ressources et en services universitaires.
«Dans un contexte où il semble que les régions soient
appelées à jouer un rôle encore plus important dans
leur développement, il nous apparaît essentiel que la Montérégie
puisse se doter d'un organisme régional supportant le développement
des services universitaires et nous pensons que ce rôle doit être
tenu par la Société pour la recherche et la formation en Montérégie
(SRFM).»
Participant au Forum sur le développement universitaire de la Montérégie,
qui se tenait le 9 février à Saint-Hyacinthe, Marc J. Trudel,
directeur général de la Formation continue, a présenté
le mémoire de l'Université Laval duquel ressort clairement
que l'Université veut en faire plus dans cette région qui
souffre d'un sous-développement criant en ressources et en services
universitaires.
Mais pour cela, il est essentiel que Laval et les autres universités
présentes sur ce territoire «soient appuyées, voire coordonnées
par une structure souple, légère et efficace aux points de
vue administratif et physique, et qui favorise la concertation», peut-on
lire dans le document. Un rôle que l'on voudrait certes voir jouer
par la SRFM, mais qui pourrait mener, un jour ­p; l'expérience
vécue par notre établissement au sein du Centre universitaire
des Appalaches (CUA) ayant eu des retombées palpables dans cette
autre région du Québec ­p;, à la création
d'un pareil centre en Montérégie.
L'immensité et l'exode
La Montérégie, vaste étendue de 11 000 kilomètres
carrés, est la deuxième région en importance au Québec.
Sa population compte 1 300 000 personnes réparties dans plus de 220
municipalités. On pense d'abord à Longueuil, sur la rive-sud
de Montréal, mais le territoire comprend d'autres pôles urbains
importants: Granby, Saint-Hyacinthe, Sorel-Tracy, Salaberry-de-Valleyfield
et Saint-Jean-sur-Richelieu.
Chaque année, plus de 3 000 étudiants quittent la région
pour aller poursuivre des études universitaires dans les grands centres
urbains ailleurs au Québec. On en dénombrait 854 à
l'Université Laval, à l'automne 1995, dont 199 nouveaux inscrits.
Le «hors campus» fait sa niche
L'Université a, par contre, offert 72 activités d'enseignement
créditées en Montérégie depuis 1990, qui ont
attiré 1 417 inscriptions. La plupart de ces activités ont
été données dans des programmes (certificats et maîtrises)
de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation.
Fait à signaler, la FSAA mène actuellement une vingtaine de
projets de recherche et de développement dans la région, dans
les domaines du bio-alimentaire, de la production et de la consommation
des aliments, dont les budgets annuels atteignent près de quatre
millions de dollars. Ajoutons, par ailleurs, que quelque 500 personnes de
la Montérégie se sont inscrites aux cours proposés
par l'enseignement à distance de l'Université Laval.
Les projets d'une certaine exclusivité
«Au cours des toutes dernières années, nos unités
d'enseignement ont beaucoup investi dans l'élaboration de nouveaux
programmes qui répondent aux nouveaux besoins de la société
et pour lesquels l'Université Laval a une certaine exclusivité»,
souligne l'Université Laval dans son mémoire. Et c'est sur
cette base d'innovation et d'actualisation qu'elle a soumis une liste de
programmes qui pourraient être offerts par ses différentes
facultés ou écoles dans les mois à venir. Et ce, selon
les formules les mieux adaptées au milieu: «hors campus»,
enseignement à distance, classes interactives ou mélange des
trois formules.
La proposition de l'Université met à contribution 11 unités,
dont les plus larges éventails de programmes proviennent de la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, de la Faculté
de foresterie et de géomatique et de la Direction générale
de la formation continue.
«L'Université Laval a donc l'intention de contribuer au développement
des spécialités montérégiennes telles l'agro-alimentaire,
l'environnement, l'aérotechnique, le génie, l'éducation
et bien d'autres. Depuis quelques années, nous sommes à développer
la formation continue sous toutes ses formes et nous avons l'intention de
faire profiter la Montérégie de notre expertise originale
dans ce domaine. C'est d'ailleurs plus précisément dans le
champ de la formation continue et dans l'éducation des adultes que
nous pensons pouvoir contribuer le plus activement», de résumer
Marc J. Trudel, directeur général de la Formation continue
à l'Université.
GABRIEL CÔTÉ
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