États généraux sur l'éducation
États généraux sur l'éducation
On compte sur Laval pour faire lever les assises
Le forum régional aura lieu en mars ou avril.
«Une énorme entreprise de brassage de solutions.» L'expression
est celle de Clermont Gauthier, professeur au Département de psychopédagogie
de la Faculté des sciences de l'Éducation, qui représente
le personnel enseignant du milieu scolaire au Comité d'organisation
des assises de Québec (région 03) de la Commission des États
généraux sur l'éducation. Autant elle traduit le vaste
mouvement de consultation aux 2 000 mémoires qu'a connu le Québec
au cours des derniers mois, autant elle reflète aussi le «brassage»
qu'a commencé à provoquer, dans le milieu universitaire, la
parution récente du rapport intitulé Exposé de la situation,
émanant de la grande tournée de la Commission des États
généraux.
Secousse tellurique universitaire
On le sait, le recteur Michel Gervais, ici, dans la région, et Pierre
Reid, président de la Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec (CRÉPUQ), ont contesté
vigoureusement, la semaine dernière, certains chiffres contenus dans
le rapport et surtout l'un des jugements que les commissaires ont porté
sur l'ensemble du réseau universitaire du Québec: «Il
y a certes un problème financier dans les universités québécoises,
mais on peut se demander s'il s'agit de sous-financement ou d'incapacité
à limiter la croissance des dépenses», peut-on lire à
la page 124 du document.
Les semaines qui viennent seront donc propices à de nombreux échanges
de points de vue sur ce sujet brûlant, que raviveront sans doute les
mesures restrictives du prochain budget du gouvernement Bouchard. La Commission
des États généraux sur l'éducation poursuivra
pendant quelques mois encore sa recherche de solutions et de consensus autour
du document Exposé de la situation, en misant, cette fois, sur les
assises régionales.
L'Université Laval est concernée
Clermont Gauthier a déjà distribué sur le campus un
certain nombre d'exemplaires du rapport à des syndicats, associations,
groupes et individus, pour susciter leur participation au forum régional
qui se tiendra probablement au Cégep de Limoilou en mars ou, au plus
tard, à la mi-avril. Deux autres forums prendront place à
Donnacona et dans Charlevoix.
Le représentant du personnel enseignant du milieu scolaire au Comité
d'organisation des assises de Québec espère que la communauté
universitaire fera sentir sa présence à ce forum: «Partout
dans le bilan de l'Exposé de la situation, l'Université Laval
est concernée, affirme-t-il. Elle l'est, entre autres, sur le plan
de sa mission, des programmes qu'elle offre, de la pédagogie universitaire,
de la formation continue, de son personnel (rapports entre professeurs et
chargés de cours), de son financement.»
Autres étapes vers le sommet
Les membres de l'Université auront, par ailleurs, d'autres occasions
de se faire entendre. Le Centre de recherche et d'intervention sur la réussite
scolaire (CRIRES) de la Faculté des sciences de l'éducation
a en effet organisé, avec la collaboration de la Centrale de l'enseignement
du Québec (CEQ), un colloque national portant sur le rapport de la
Commission des États généraux sur l'éducation.
L'événement aura lieu le 26 mars au pavillon Alphonse-Desjardins.
Quelque 250 participants y sont attendus.
La dernière phase des assises de Québec (région 03)
prendra la forme d'une conférence régionale qui se déroulera
le 4 mai (à confirmer) au Cégep de Sainte-Foy. Les rapports
de chacune des conférences régionales seront par la suite
mis en commun puis soumis au sommet national, prévu en juin... Si
l'on observe le décalage qu'ont subi jusqu'ici les travaux de la
Commission des États généraux sur l'éducation,
il y a tout lieu de penser que le sommet pourrait être reporté
à l'automne. C'est à ce moment que l'éducation sera
vraiment dans tous ses États.
GABRIEL CÔTÉ
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