Zoom sur Diane Barry: le hasard et la violence
ZOOM
Diane Barry: le hasard et la violence
Qui ne se souvient pas de la croisade contre la violence à la télévision
menée par la jeune Virginie Larivière auprès du gouvernement
fédéral au début des années 1990? Alertant les
médias, Virginie Larivière, dont la petite soeur avait été
sauvagement assassinée, avait alors dénoncé toute forme
de violence au petit écran. C'est dans cette foulée qu'a été
créé le Groupe de recherche sur la violence à la télévision
au Département d'information et de communication pour lequel a travaillé
Diane Barry.
Dans son mémoire de maîtrise portant sur la personnalité
des téléspectateurs et la sélection des contenus violents,
Diane Barry s'est posée la question suivante: est-ce la personnalité
d'un individu qui influence son niveau de sélection et l'amène
à poser éventuellement des actes agressifs ou bien si c'est
ce qu'il voit à l'écran qui va l'amener à poser des
actes violents, indépendamment de sa personnalité?
Pour les fins de cette étude dirigée conjointement par Jacques
De Guise et Guy Paquette, Diane Barry a fait subir à 300 étudiants
et étudiantes le test de Eysenck (E.P.Q.), un questionnaire qui mesure
les différents types de personnalité, en même temps
qu'elle leur a demandé de donner leur appréciation et le nombre
de fois qu'ils avaient vu certains films préalablement choisis en
fonction de leur popularité et de leur contenu plus ou moins violent.
Parmi ceux-ci figuraient des classiques comme Die Hard, Robocop, Terminator
mais aussi des productions comme La leçon de piano, Philadelphie,
Des hommes d'honneur, etc.
«De façon générale, conclut Diane Barry, c'est
le type de personnalité qui agit au niveau de la sélection
et de l'appréciation des contenus violents. C'est également
le type de personnalité qui va déterminer la prédisposition
à commettre des actes répréhensibles et non le contenu
du film lui-même. Si le «psychoticism», qui se distingue,
selon l'échelle d'Eysenck, par sa compulsivité et son insensibilité,
et l'extraverti, caractérisé notamment par sa sociabilité
et une bonne estime de soi, disent apprécier les films à contenu
violent, seul le «psychoticism» a une prédisposition aux
actes dits violents.»
RENÉE LAROCHELLE