6 juin 1996 |
Son premier contact avec la Station expérimentale de
la Forêt Montmorency de l'Université Laval, Gilles
Poirier l'a eu à la fin des années 1960, alors qu'il
installait des rideaux aux fenêtres des chambres des pavillons
de ce lieu qui allait bientôt être inauguré.
«J'étudiais au cégep, à l'époque,
raconte-t-il. Je me souviens que j'avais été frappé
par la beauté de l'endroit. C'était un endroit absolument
magnifique. »
Aujourd'hui, Gilles Poirier tient toujours le même discours
sur «ce refuge au coeur de la forêt boréale»
situé à quelque 80 km de Québec, un site
qu'il a contribué à remettre sur la carte, si on
peut dire. Directeur de la Station expérimentale de la
Forêt Montmorency depuis 1989, cet homme à la fois
dynamique et réservé recevait récemment le
Prix Elaine-Burke, un honneur décerné annuellement
par le Regroupement québécois du loisir municipal
(RQLM) à un organisme qui a fait preuve d'un degré
exceptionnel de leadership en matière de vie active et
d'écocivisme au Canada.
Des sports aux spores
Dès le début de son mandat comme directeur de la
station expérimentale, Gilles Poirier - qui occupait alors
le poste de surintendant au Service des installations et des activités
sportives depuis une dizaine d'années - s'est vu confier
par ce même service la tâche difficile de restructurer
les activités de
la Forêt Montmorency, autant au point de vue de la recherche
- en collaboration avec la Faculté de foresterie et de
géomatique - que de la gestion du site.
«À l'époque, les activités de la station
étaient réduites au minimum, principalement à
cause du manque de ressources financières, explique-t-il.
Pour répondre au voeu de l'Université Laval de relancer
la station, il fallait amener le monde à découvrir
la Forêt Montmorency. Nous avons ainsi vendu l'idée
aux gens de partout en province de venir y tenir des congrès
et colloques, ou encore d'y séjourner pour faire des activités
de plein-air. En même temps, nous avons mis l'accent sur
l'amélioration et le développement des services
d'accueil et d'hébergement».
«Aujourd'hui, poursuit Gilles Poirier, des milliers de personnes
fréquentent la Forêt annuellement, que ce soit pour
y pratiquer leur sport favori ou encore pour profiter d'un ensemble
exceptionnel de services et de données scientifiques. Des
chercheurs provenant de diverses disciplines comme la géographie,
la biologie, l'éducation physique, viennent y travailler.
Finalement, c'est un territoire qui fait partie intégrante
du patrimoine de l'Université et qu'il fallait à
tout prix sauvegarder.»
Un homme qui bouge
Bachelier de l'Université Laval en éducation physique
(1977), Gilles Poirier avoue avoir eu le coup de foudre pour ce
domaine d'études en voyant le pavillon de l'Éducation
physique et des sports s'ériger au début des années
1970. «Je trouvais cela tellement beau et grandiose que
je suis passé sans remords des sciences pures aux sciences
de la santé», avoue-t-il. Capitaine du Rouge et Or
en volleyball durant ses études, il a agi comme entraîneur
de l'équipe féminine dans ce sport de 1978 à
1985, travaillant ces dernières années à
développer une structure régionale pour assurer
la relève de «ce fleuron de l'Université Laval».
En outre, ce fervent des sports d'équipe a été
chargé de cours en volleyball au Département d'éducation
physique durant sept ans.
Depuis un an et demi, Gilles Poirier occupe également la
fonction d'«administrateur désigné»
au nouveau pavillon Alphonse-Desjardins. S'il juge le terme un
peu flou, l'homme connaît bien son rôle, qu'il résume
en quelques mots: veiller à la mise en opération
du pavillon, faire en sorte qu'il devienne un «vrai centre
communautaire» et finalement, oeuvrer à ce que ses
utilisateurs y travaillent heureux et en toute sécurité.
«Je sais quand la journée commence mais je ne sais
pas quand elle finit», dit Gilles Poirier, qui semble avoir
décidé que l'ubiquité est à la source
du bonheur.