6 juin 1996 |
Huit étudiantes et étudiants des sciences de la santé
de l'Université Laval partiront bientôt effectuer des stages
sur la santé dans quatre pays en voie de développement. Tous
membres de Santé Tiers-Monde, un organisme étudiant qui s'intéresse
aux questions du développement et de la santé depuis 20 ans,
ces étudiants de premier cycle pourront aller travailler sur le terrain
grâce, en grande partie, au Centre de coopération internationale
en santé et développement (CCISD) de l'Université qui
leur a accordé une subvention de 1 500 $ pour leurs projets de stages.
Aider, observer, comprendre
Quatre des six projets qui avaient été soumis, cette année,
au Fonds de stage du CCISD ont reçu son appui financier. Fait à
noter, ce subside ne se veut en aucun cas une bourse, puisqu'il est d'abord
et avant tout accordé à un projet et non à un étudiant.
Il s'ajoute à d'autres sources de financement instituées par
Santé Tiers-Monde, comme la «Revue qu'on sert», ou laissées
à l'initiative de chaque stagiaire.
Nancy Côté et Camille Motard, étudiantes de deuxième
année en physiothérapie, ont décidé de mieux
comprendre la problématique des personnes handicapées au Bénin.
Elles séjourneront dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest du 12 juin
au 20 août. Les deux étudiantes seront accueillies et supervisées
par un kinésithérapeute de formation européenne travaillant
dans un centre de réadaptation situé dans la capitale, Porto-Novo.
Nancy et Camille auront à se déplacer à travers sept
villages, dans les environs de la capitale, pour s'adonner à du travail
communautaire dans les centres de réadaptation et à domicile.
Elles observeront, notamment, les résultats cliniques obtenus à
la suite des interventions des thérapeutes.
Le Népal est, par ailleurs, la destination choisie par Nadia Caron,
Stéphanie Côté et Pascale Deland. Ces étudiantes
de médecine s'établiront, pour la durée de leur stage,
du 15 juin au 1er août, dans une famille de Barhabise, un village
de 350 habitants environ. Elles seront «rattachées» au
Barhabise Health Center, un centre de santé publique tenu par des
médecins au service du gouvernement. Nadia, Stéphanie et Pascale
ont l'intention d'y étudier le comportement de la population visi-à-vis
de la santé et du personnel médical. Elles souhaitent, de
plus, «connaître la réalité» des différentes
pathologies tropicales (diarrhée, malnutrition, parasites intestinaux,
etc.) et découvrir les moyens mis en oeuvre pour les contrer. Le
statut de la femme népalaise étant inférieur à
celui de l'homme, les trois étudiantes porteront également
leur attention sur l'influence que celle-ci exerce sur la santé
des enfants et de la famille en général.
Au Sud du réel
Quelques jours plus tard, ce sera au tour de Carl Daigle et Louis Gagnon
de quitter le Québec. Cette fois, direction Cuba. Les étudiants
de médecine logeront dans une des résidences de l'université
de Sancti Spiritus, du 23 juin au 18 août. Le but de leur stage: se
sensibiliser aux méthodes thérapeutiques disponibles sur place,
aux différents modes de préventions des maladies, à
l'enseignement de la médecine. Ils comptent aussi s'initier et s'intégrer
à la culture cubaine, perfectionner leurs connaissances de base en
espagnol et s'engager activement dans les activités qui leur seront
proposées.
Dominique Goulet sera la dernière à s'envoler vers d'autres
cieux. L'étudiante en sciences infirmières ira aider un regroupement
de femmes d'El Jobo, en République Dominicaine, à «acquérir
plus de connaissances dans le domaine des soins de santé primaire
et préventive». À son agenda, entre autres: rencontres
avec des médecins dominicains et des organismes communautaires, observation
des modes de vie ayant cours à El Jobo, et nombreux contacts avec
le regroupement de femmes de l'endroit. «Comme cela se fait à
Québec dans les centres d'aide pour les femmes en difficulté,
la participation directe des femmes et leur dynamisme seront le moteur de
toutes les rencontres», indique Dominique Goulet.
En permettant ainsi, chaque année, à des étudiantes
et à des étudiants de l'Université Laval de fouler
la réalité des états de santé ou de «sous-santé»
qui sévit dans les pays les plus dépourvus de ressources sanitaires,
le Fonds de stage du CCISD est devenu le bel «outil d'investissement»
d'un organisme qui prêche par l'exemple, et qui s'en tient à
son discours ­p; essentiel, s'il en est un ­p; de la «formation
en vue du développement».