23 mai 1996 |
Une équipe de cinq étudiants de premier cycle du Département
de génie civil et leur embarcation, le Lavaligator, ont remporté
les grands honneurs du Concours national de canoë de béton 1996
qui se déroulait au Bassin olympique de Montréal le 10 mai.
L'équipe formée de Sarah Bacon, Mireille Bolduc, Francis Mainguy,
François Maillette et Mélanie Shink, a devancé les
représentants de Toronto, Sherbrooke, Memorial, École Polytechnique
et École de technologie supérieure à un ensemble d'épreuves
comportant une série de courses de vitesse ainsi qu'un exposé
technique sur la conception du canoe.
Cette performance leur a valu le premier prix de 1 000 $ ainsi qu'un laissez-passer
pour la finale américaine du concours qui aura lieu à Madison,
au Wisconsin, du 13 au 16 juin. Trente états américains doivent
participer à cet événement.
Coulis de béton
À prime abord assez incongru, le concours de canoë de béton
ne vise pas à trouver une nouvelle application pour ce matériau
mais plutôt à inciter des étudiants à s'attaquer
à un projet d'ingénierie et à le mener à terme.
Depuis le 2 janvier dernier, les cinq étudiants ont mis environ 600
heures de travail pour faire passer leur canot d'un plan papier à
un plan d'eau. Le baptême de leur embarcation n'a d'ailleurs eu lieu
qu'une semaine avant la compétition canadienne.
Du type canot de compétition, leur embarcation, longue et étroite,
fait plus de 5 mètres et son poids atteint 47 kilos, ce qui est peu
pour une embarcation en béton. «La légèreté
de notre canot explique en grande partie nos performances aux différentes
épreuves puisqu'aucun de nous n'est un grand canoteur», explique
François Maillette.
Pour obtenir un canot à la fois léger et résistant,
les étudiants ont d'abord fabriqué un moule en bois auquel
ils ont fixé un treillis de métal servant d'armature. Ils
ont ensuite nappé le tout d'un mince coulis de béton contenant
un superplastifiant. Une fois séché, le canot à paroi
très mince a été démoulé et un peu de
styromousse insérée à chaque extrémité
du canot en à amélioré la flottabilité. La texture
rugueuse du canot lui a valu son nom, le Lavaligator. Enfin, les étudiants
ont laissé libre cours à leurs élans artistiques pour
donner une allure racée et faunique à leur canoë.
«Certaines des équipes présentes à Montréal
avaient dû louer une remorque pour transporter leur canot jusqu'au
site de compétition, raconte Francis Mainguy. À voir les réactions
quand on est arrivés avec notre canot sur le toit de l'auto, on savait
déjà qu'on avait de bonnes chances de l'emporter.»
D'ici leur départ pour le Wisconsin, les membres de l'équipe
du Lavaligator ne chômeront pas, poursuivant entre autres leur recherche
de commanditaires. Jusqu'à maintenant, l'écurie Lavaligator
a bénéficié de commandites du Centre de recherche interuniversitaire
sur le béton (où quatre des cinq étudiants travaillent
d'ailleurs cet été), Ciment Québec, la CADEUL et l'AESGUL.
Les étudiants prévoient aussi apporter quelques modifications
techniques à leur canot et pratiquer intensivement leur technique
de canotage...et leur anglais.